Livrer à moi-même, totalement abandonné, je pouvais parfaitement sentir cette tension effroyable pourtant il me parvenais à comprendre ce qu'il me restait à faire dans l'actualité. Calmement, je débuta à exercer quelques respirations profondes essayant d'analyser ce nouvel environnement le plus sereinement possible après tout rien ne le garantissait qu'il n'y a aucune solution potentielle à la menace. D'un mouvement fluide je tendis ma main en avant le bout de mes doigts effleure curieusement le champignon le plus proche son chapeau tremblotait d'un vert maladif qui dégoûtait ce faisant, il devait y avoir bien pire. Continuant l'immersion dans ce véritable cauchemars le sol était spongieux sous mes pas couverts de mousses et de racines noueuses chaque bruit résonnait trop fort dans l'épaisse obscurité la lumière, s'il en restait, ne parvenait plus à percer le dôme noir des ramures tordues et figées comme des bras suppliciés. Le vent était mort. Seuls mes pas brisaient le silence funèbre puis soudain... un craquement. Pas un bruit d'articulation, de bois qui se plie. D'écorce qui craque comme un os disloqué. Je m'arrête. Les arbres autour de moi bougeaient non pas doucement ni subtilement leurs troncs se tordaient à des angles impossibles sous formes humanoïdes grotesques ces mêmes écorces se froissaient en expressions, ce qui peut y ressembler, quasi lubriques à mesure qu'ils se rapprochent leurs racines serpentaient telles des mains avides. Plus je continue les pas et plus je devenais angoissé les arbres tordus et nouvellement animés s'écartent me laissant passer comme s'ils se déplaçaient à l'unisson, leurs racines raclant et claquant contre la terre par anticipation. Alors que je plongeait encore plus profondément dans les griffes de la forêt les ombres semblaient s'épaissir devenant une force palpable et oppressante qui s'appuie sur ma peau, mes poumons, mon âme même...
-:" Fais face à ses démons, christ, et tu trouveras peut-être la force de les vaincre pour de bon..." me suis-je auto-persuadé. J'essayais malgré tout de vouloir garder la détermination et la motivation de mon côté m'y accrochant désespérément.
-:" C'est en affrontant son abîme personnel que l'on peut découvrir la force de surmonter les doutes ou la perte qui nous mène à la damnation éternelle, autrement dit le vide. La force s'accomplit dans la faiblesse." Ai-je poursuivi comme rappel. Mon cœur bat la chamade.
J'accélère les pas, plus urgents, espérant échapper à ces présences imperméables. Sans prévenir une silhouette émergea de la pénombre se jetant contre moi une douleur aiguë traverse mon estomac, transpercé, et je m'éffondre sur le sol le monde autour de moi s'estompe progressivement. Brutalement, je me réveilla en sursaut à la place précédente sur l'herbe autrefois froide de la forêt la plaie sur l'endroit initial avait disparut or la douleur persistait dans ma tête emplifier par un sifflement assourdissant. Extrêmement confus et haletant, je commence par me relever doucement avant de reprendre ma fuite tentant évidemment de comprendre ce qui vient de se passer les instants défilent sans s'y rendre compte à l'exception de la forêt qui demeure inchangée éternellement sombre et sinistre.
《Non,non. TouT. Va. BieN...se passer. Regard toi,■■, tu as grandit. Viens dire au revoir à ta sœur adorée.》
J'entends ce qui n'était pas une voix, ni un murmure mais une déchirure un frisson glacé courut le long de ma colonne, un frisson fléchirent ce n'était plus une simple hallucination. Je connaissais cette voix cependant elle avait changé, n'est-ce pas ? Distordu et étirée dans une douceur trop tranchante comme un souvenir recousu avec du fil de barbelé. Autour de moi les arbres s'étaient figés. Pas un souffle, pas un cri, juste cette attente sourde de la même manière que la forêt retenait sa respiration pour la suite.
Et dans un tronc éventré, je vis quelque chose bouger. Je me mis à courir aussitôt bouchant les oreilles avec mes paumes de mains et désormais en quête d'un abris loin des tourments du passé avant de se faire devancer par une autre ombre plus rapide cette dernière réapparue suspendue sur une branche, implacable, elle me domine et la douleur me submerge à nouveau, encore une fois mes doigts s'ouvrirent sur la terre tandis que mes yeux roulèrent vers le ciel noir. Tout disparut pour ne laisser plus que le silence.
Chaque réveil était une répétition du précédent, une boucle infernal sans fin, j'avais tenté de me défendre, de modifier mon parcours, d'essayer une quelconque forme de communication avec ces "ombres" mais en vain rien n'y faisait. La forêt semblait se jouer de moi, me poussant inexorablement au bord de la crise... mes pensées se brouillèrent la frontière entre la raison et le cauchemars s'effaçant peu à peu, je ne saurais plus combien de fois j'étais mort ni depuis combien de temps j'errais dans cet enfer noirâtre la seule certitude qui me restait à présent était la suivante: j'étais maintenant prisonnier d'une forêt absurde qui se nourrissait de mon désespoir, ma condamnant à revivre perpétuellement ma propre finalité qui même elle échappait à mon contrôle. Tragiquement, presque pitoyablement, je m'en étais réduit à plus bas que ramper sur le sol froid et humide. La douleur étant trop insupportable pour faire usage de mes jambes récemment charcutées, se rapprochant d'un espace dégager c'est-à-dire une clairière j'ai encore une fois essayer de me redresser n'arrivant qu'à me tenir sur mes genoux...
Riant fortement de manière maniaque white sortie de la pénombre elle me serra doucement dans ses bras par derrière.
-:" Aller, brûle tout. Brûle tout ceux qui t'ont blessés. Je sais que tu le veux." À-t-elle chuchoté à mon oreille sa voix, une soif énorme de contrôle. Je recule précipitamment avant de la repousser.
-":...Toi, espèce de manipulatrice !" Ai-je grogné. L'intensité de mon regard restant palpable sur elle tandis que j'essaye à nouveau de me relever.
-": Vous tous... vous tous etes contre moi !"
-": ...ah, si prompte à rejeter ta fidèle amie ?" S'approche-t-elle avec une lueur troublante. "Tu sais maintenant que tout ça n'est pas qu'illusion, mon doux créateur. Ce sont des ficelles que j'ai habillement manipulé pour te conduire ici, mais ne nous attardons plus trop sur le passé, hmm ?"
Elle se rapproche de moi son souffle chaud effleurant mon visage pendant que le timbre de sa voix adopte une qualité plus séduisante et hypnotique.
-:" Nous pouvons créer de nouveaux récits ensembles, alimentés par les flammes de te rage et ma soif de destruction ou de changement..."
-:" Va au diable si tu ne l'es pas déjà..." Ai-je répliqué sèchement.
-": Cela ne m'étonne pas que tu t'eccroche encore à des notions telles que l'enfer, mon cher."
-": Comment ne pas m'y accrocher quand je vois ta face et ce que tu représente ?"
Elle se figea pendant un battement de cœur le silence soudain fut seulement brisé par sa respiration laborieuse.
-:" Jeune homme insensé, tu confonds la répulsion à la droiture." Ses doigts s'enfoncèrent dans ma chair, froid comme l'étreinte de l'hiver avant de poursuivre.
-": Pourquoi me permet-tu de m'attarder, ici, dans les profondeurs de ta psyché ? Serait-ce parce que tu as finalement envie du Chaos que je t'apporte, La destruction qui correspond aux démons de ton âme ?"
Son extravagance coule comme du venin s'infiltrant dans la fissure de sa résolution.
-":Autrefois..." ai-je commencé tandis que je n'arrête laissant un blanc pour réfléchir à mes prochains mots calculés rassemblant toute la raison qu'il me reste.
-": Autrefois, j'aurais pû te laisser tout faire et me plier à ta demande.. autrefois, mon souhait était d'en finir avec ce monde mais j'ai abandonné. Je me sentais si pitoyable. J'ai oublier cette haine mais je veux voir le monde d'en haut à présent."
Avais-je parlé. Mon regard reste concentré sur le sien avant continuer.
-": Pourquoi vouloir encore mettre fin...à une histoire en y forçant sa conclusion avant même qu'elle ne devienne prometteuse ? Je ne comprends pas pourquoi autant haïr sans vouloir passer à autre chose... sérieusement, c'est pathétique de se faire passer pour la méchante avec des ambitions si archaïques..."
La prise de la femme se ressera sur moi ses ongles pénètrant ma peau encore plus comme des serres tandis que son rire devenait plus fort, plus dérangeant.
-:" Pathétique ? Une ignorance si belle et innocente. Tu ose me faire la leçon alors que tu portes toujours les chaînes du passé et qu'en plus de ça tu te ment à toi-même ?" Son souffle glacial murmure devant mes lèvres puis elle poursuit.
-": Je ne suis pas la méchante, christ. Je suis la seule qui peut te montrer la vérité que l'extérieur te trahira toujours. La haine n'est pas archaïque c'est un carburant nécessaire à la survie dans un univers qui valorise le tout et le pouvoir plutôt que la compassion. Mais ne pense pas une seule seconde que je ne suis autre chose que l'incarnation de tes peurs les plus profondes, christ. Chaque moments avec moi ne sert qu'à lié ton chemin avec l'obscurité que je représente."
Elle se pencha plus près sa respiration frénétique se mêlant à la mienne.
-":Ta naïveté est attachante. Brûle tout avec moi ou regard moi "le" réduire en cendres. Le choix t'appartient, comme toujours, mais ne prétend pas que tu puisses fuir à jamais."
