Chapitre 19 – Accalmie douce
De retour à l’appartement, Camille retira ses sandales dès le pas de la porte franchi. Ses orteils appréciaient de retrouver le sol frais après une journée les pieds dans le sable brûlant. Adrien referma derrière eux, posant machinalement les clés dans la coupelle de l’entrée.
— Quelle journée… soupira Camille avec un sourire.
Adrien la regarda, puis s’approcha doucement, enlaçant sa taille par derrière.
— C’était parfait. Le soleil, la mer… toi.
Elle tourna légèrement la tête pour croiser son regard.
— Tu trouves pas que Maya était un peu… distante ?
— Peut-être. Mais on était bien, nous deux. J’ai envie de garder ça en tête ce soir.
Ils se dirigèrent ensemble vers le canapé. Camille se laissa tomber la première, jambes repliées sous elle, pendant qu’Adrien s’installa à côté, l’attirant contre lui. Son bras autour de ses épaules, elle déposa sa tête contre son torse.
— Tu te rends compte qu’on n’avait pas ri comme ça depuis des semaines ? dit-elle doucement.
— Je sais. J’avais presque oublié comme c’est simple, entre nous, quand on oublie tout le reste.
— J’ai besoin qu’on se retrouve, Adrien. Pour de vrai. Pas juste entre deux rendez-vous ou à table.
Il l’embrassa dans les cheveux.
— On va y arriver. Ce qu’on a, c’est précieux. Il faut qu’on prenne soin de ça.
Ils restèrent ainsi un moment, bercés par le silence du salon. Dehors, la nuit s’était installée, enveloppant la ville d’une douceur ouatée.
— Viens, dit-elle en se redressant. On a encore le sel sur la peau, on devrait se laver.
— Tu lis dans mes pensées, sourit Adrien.
Ils se levèrent ensemble et allèrent à la salle de bain. Camille fit couler l’eau dans la baignoire pendant qu’Adrien préparait les serviettes. L’eau tiède dégageait une légère vapeur. Ils se déshabillèrent sans gêne, naturellement, puis s’installèrent dans le bain, l’un contre l’autre.
Camille s’adossa à Adrien, sentant son torse chaud contre son dos. Ses bras l’entourèrent doucement, et ils restèrent ainsi, bercés par l’eau, leurs corps s’apaisant, leur peau débarrassée du sel, du sable et de toutes les tensions de la journée.
Personne ne parlait. Ce silence-là n’était pas pesant. Il était doux, complice. Le genre de silence qui disait : « Je suis là. Et ça suffit. »
Au bout d’un moment, Camille leva la main et effleura la joue d’Adrien.
— Merci… pour aujourd’hui.
Il serra un peu plus fort ses bras autour d’elle.
— Merci à toi, Camille.
Ils sortirent, s’enroulèrent dans les serviettes et gagnèrent la chambre dans une ambiance feutrée. Camille enfila un peignoir léger, Adrien un short en coton. Le lit les accueillit dans une tiédeur enveloppante.
— J’ai juste envie qu’on se tienne, murmura Camille.
— Moi aussi.
Ils se glissèrent sous la couette, se cherchant instinctivement. Adrien l’attira contre lui, son menton posé sur sa tête. Camille cala son visage contre son torse, une jambe passée sur lui.
Ils s’endormirent ainsi, sans gestes précipités, sans désir brûlant. Juste deux corps qui se retrouvaient, deux âmes qui s’accordaient à nouveau.
Le lendemain, dès les premières lueurs du jour, Camille se leva. Elle traversa l’appartement à pas feutrés, enfilant un long t-shirt sur son corps encore chaud de sommeil. Dans la cuisine, elle mit de l’eau à chauffer, coupa des fruits frais, sortit des œufs et prépara des tartines dorées.
Elle mit la table avec soin, comme un petit rituel. Elle voulait que ce dimanche commence bien. Que ce jour, sans obligations ni horaires, soit une promesse simple de tendresse et de présence.
Quand Adrien entra, les cheveux encore en bataille, l’odeur du café avait déjà rempli la pièce. Il sourit en la voyant.
— Tu me gâtes…
— Juste envie que tu te sentes bien, murmura-t-elle.
Il s’approcha, l’embrassa sur le front, puis la prit dans ses bras.
— Mission accomplie.
Et ce matin-là, ils déjeunèrent face à face, pieds nus, le regard doux, sans besoin de parler plus que nécessaire.
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