À Vanyr, le vent hurlait.
Le ciel au-dessus de la cité s’était assombri comme jamais auparavant, et les grondements au loin signalaient la proximité de l’armée démoniaque. Les préparations de défense étaient en cours, mais la pression était palpable. La cité semblait prête à basculer dans un nouveau chaos.
Les chefs des factions hybrides étaient réunis dans la grande salle des stratèges. Liryss, Zarka, Val’Nahr et les autres observaient la carte magique qui flottait au centre de la pièce, surplombée par des symboles qui se déplaçaient comme des horloges vivantes.
La bataille sur la frontière était imminente.
Les Démons, sous le commandement de Lahroth, l’un des plus puissants sous-généraux, étaient déjà en mouvement. Leurs armées avançaient en ligne serrée, des formations massives de créatures corrompues et de guerriers en armure de sang. Derrière eux, l’ombre d’un vaste portail magique se dressait, signe de l’appui des forces de l’Empire.
Liryss se tenait prête. Elle lança l’ordre aux Clans des Cendres de se déployer, tout en envoyant des éclaireurs à l’est pour anticiper le mouvement des Démons. Ses yeux brillaient de détermination. Vanyr ne tomberait pas sans un combat acharné.
Zarka, quant à elle, était partie pour coordonner l’arrivée des réfugiés et de tous les alliés qui pourraient rejoindre la défense. Les Fils du Néant, sous la conduite de Nyss, se préparaient à mener une guerre invisible, attaquant par des chemins secrets et échapper aux yeux des Démons.
Le sceau de Kael vibrait intensément alors que son groupe traversait des terres dévastées à la lisière du Plan Fracturé. Ils se rapprochaient du Portail, un trou béant dans l’air, pulsant de magie pure, et cette force semblait appeler à lui comme un phare.
Le groupe se trouva à un croisement. Le sol sous leurs pieds semblait fluctuer, changeant de texture à chaque pas. Ce n’était pas un endroit stable, mais une zone mouvante, entre le monde réel et celui des fragments d’Omnath.
Kael se tourna vers ses compagnons.
Kael (déterminé) :
« Nous devons être prêts. Quand nous franchirons ce seuil, il n'y aura plus de retour. Le sceau ne nous guidera plus. Il nous transformera. »
Vael, le jeune voyant, fixa le compas spectral qui brillait à la ceinture de Kael. Il hocha la tête, reconnaissant la gravité de la situation.
Vael :
« Une fois que vous passerez ce point, la réalité se distordra. Les lois de ce monde… seront suspendues. »
Tora fronça les sourcils. Elle avait déjà ressenti une telle distorsion sur le champ de bataille, mais jamais à ce point. Ce n’était pas juste un portail. C’était un point de jonction entre les mondes, où le temps et l’espace étaient malléables.
Soudainement, une voix s’éleva dans l’air, résonnant dans l’esprit de Kael. Ce n’était pas Omnath. Ce n’était pas le sceau.
C’était un autre écho. Une présence.
Omnath ?
« Tu t’approches. Mais avant que tu ne puisses franchir, un choix t’est offert. »
Le groupe s’arrêta, figé.
Omnath (voix douce mais puissante) :
« Une vérité t’attend, Kael. Celui qui domine le Portail sera capable de réécrire la réalité. Mais il devra payer un prix. Un sacrifice. Soit tu scelles cette porte, et l’équilibre sera restauré. Soit tu l’ouvres entièrement, et le monde sera réécrit à ta volonté… mais à quel prix ? »
Kael ferma les yeux, sachant que cette réponse changerait non seulement son destin, mais celui de tous les hybrides.
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À l’Est, les forces hybrides se tenaient prêtes à repousser l’attaque démoniaque. Mais les Démons n’étaient pas les seuls à menacer la ligne. Au-delà des armées, l'Empire lançait ses propres offensives sous forme d’espions et de commandos invisibles, cherchant à pénétrer les lignes et à démanteler les défenses.
Sira, bien qu’elle ne soit pas sur le terrain, dirigeait les manœuvres depuis Vanyr grâce aux stratégies de Velm. Elle envoya des ordres par télépathie aux guerriers en avant, guidant chaque mouvement, chaque attaque, chaque retrait. Elle savait que la guerre ne se gagnerait pas par des affrontements directs, mais par la ruse et l’intelligence stratégique.
Les Fils du Néant et les Clans des Cendres repoussèrent l'assaut initial, mais l'Empire et les Démons unissaient leurs forces plus rapidement que prévu.
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Kael leva la main, et un éclat de lumière bleue jaillit du sceau. L’Ombre du sceau sembla se déployer autour de lui, des tendrils de pouvoir noir parcourant l’air, frappant des illusions et des réalités alternatives.
Le Portail s’ouvrit davantage. La lumière et l’ombre se mêlèrent, révélant un paysage mouvant, comme une mer en furie. Les éléments se déchiraient, se reconstruisant, et des entités anciennes se dessinaient derrière le voile.
La fin du chemin approchait.
Kael tourna son regard vers ses compagnons.
Kael :
« Nous devons entrer. Il n’y a plus de retour possible. L’avenir du monde est à ce seuil. »
Kael avança d’un pas décidé vers le Portail des Origines. Le cœur battait fort dans sa poitrine, mais il n’éprouvait plus aucune crainte. L’ombre du sceau s’étendait autour de lui comme une aura protectrice, mais aussi comme une promesse silencieuse de pouvoir et de destruction.
Vael murmura derrière lui :
Vael :
« Kael, fais attention. Ce que tu vas affronter là-bas… ne sera pas simplement un combat physique. Ce sera bien plus… »
Kael tourna la tête, ses yeux brûlants de la lueur du sceau.
Kael :
« Je sais. Mais j’ai fait ce choix. »
Il avança. Chaque pas qu’il faisait semblait faire trembler l’espace autour de lui. La lumière du Portail les engloutit complètement. La réalité elle-même se plia sous la force de ce passage, et en un instant, ils disparurent du monde matériel.
Kael se retrouva seul.
Ou du moins, c’est ce qu’il crut au début. L’endroit où il se trouvait était une terre dévastée, un paysage de ruines et de fragments de mondes, où le ciel était une mer noire et liquide. Des échos de créatures oubliées erraient dans la brume, se déformant en visages, en silhouettes qui semblaient à la fois présentes et inexistantes.
Le sol sous ses pieds était en perpétuelle mutation. Des cristaux noirs jaillissaient du sol, puis se fondaient à nouveau dans la terre. Des forêts de pierres brisées s’étendaient à perte de vue, un lieu suspendu entre le réel et le spirituel.
Un murmure s’éleva du vide.
« Bienvenue dans le cœur des mondes, Kael. »
Omnath (voix omniprésente) :
« C’est ici que tout commence. Et tout prend fin. Tu as fait le bon choix. Mais tout choix a son prix. »
Le sol se fissura devant Kael, et une silhouette se matérialisa. Ce n’était pas Omnath, mais un autre être, une entité mi-humaine, mi-vampire, portant un ancien masque de lignée.
L’entité :
« Je suis le gardien de ce lieu. Celui qui a dominé l’accès au pouvoir absolu pendant des siècles. »
Kael observa l’apparition. La magie qui émanait de cette entité était ancienne et puissante, mais aussi effrayante.
Kael :
« Pourquoi m’apparais-tu ? »
L’entité :
« Tu portes le sceau. Tu as franchi ce seuil. Mais tu n’es pas celui que tu crois. Avant de pouvoir détenir le pouvoir, tu dois faire face à la vérité… une vérité que peu d’entre eux ont pu supporter. »
Les ténèbres autour de Kael se firent plus denses, presque palpables. Des voix lointaines s’élevaient dans l’air, des voix d’anciens qui l'avaient traversé, des voix de l'Empire, des Vampires, des Démons... toutes ces âmes perdues, entremêlées.
Kael (d’un ton ferme) :
« J’ai déjà vu suffisamment de ténèbres. Il est temps de savoir si je suis celui qu’on attend. »
L’entité fit un geste. Le ciel se fractura, et une vague d’énergie pure déferla sur Kael, balayant tout sur son passage.
Kael s’éteignit.
Ou du moins, c’est ce qu’il crut.
Il n’était plus dans ce monde fragmenté. Il se retrouva dans un vide infini, où ni le temps ni l’espace n’avaient de signification. Devant lui, un sceau lumineux flottait, gravé d’un symbole qu’il reconnaissait. Le compas spectral. L’essence même de ce qu’il était devenu.
Il s’élança vers le sceau. Mais des chaînes d’ombre surgirent soudainement, l’entravant, l’empêchant d’atteindre son objectif.
Omnath (voix grave) :
« Tu vois, Kael, tu n’es pas seul ici. Le sceau est bien plus qu’une clé. C’est une porte. Et cette porte est gardée. Tu es prêt à affronter ce qui se cache derrière ? »
Kael (serrant les dents) :
« Ce n’est pas une question de préparation. C’est une question de pouvoir. »
Les chaînes se brisèrent dans un éclat de lumière pure. Kael, libéré, tendit la main vers le sceau. Le pouvoir le traversa. Un flot de lumière aveuglante, des éclats de mémoire, des visions de l’avenir et du passé, se mélangèrent en une seule entité. Omnath, le sceau, Kael lui-même.
Le monde sembla se replier sur lui-même.
Et Kael se transforma.
Quand la lumière se dissipa, Kael était différent. Plus grand, plus imposant, mais aussi plus calme, comme si la totalité du sceau avait fusionné avec lui. La vérité qu’il cherchait avait été révélée, et il avait payé le prix.
Les propriétés du sceau avaient évolué en lui, transcendées. Il sentait les éléments eux-mêmes plier sous son autorité. La manipulation du temps, la réalité, l’ombre… tout cela ne faisait plus qu’un avec son être. Kael n’était plus un simple hybride.
Il était l’incarnation du sceau, de la destruction et de la création.
Omnath (voix éthérée) :
« La clé a été forgée, Kael. Le pouvoir est désormais en toi. Mais ce n’est qu’un commencement. Tout le monde attend que tu agisses. »
Kael serra les poings.
Kael :
« Ils attendront. Le temps de la domination est venu. ».