LightReader

AFUɛ NYAMA

Sekdavisa
7
chs / week
The average realized release rate over the past 30 days is 7 chs / week.
--
NOT RATINGS
330
Views
VIEW MORE

Chapter 1 - TOME 1: Zolan Fils du Nyama

La brume matinale s'élève doucement dans la grande forêt d'Ayanama. Des rayons timides filtrent entre les feuilles épaisses, dessinant des tâches lumineuses au sol. Deux silhouettes avancent à travers les fougères hautes.

Zolan (frappant dans les buissons avec un bâton) :

> "T'as vu ? Je l'ai entendu là, l'antilope ! Elle a tourné vers le grand arbre, j'suis sûr !"

Grand-père (amusé, mais calme) :

> "Tu cours après les échos, petit lion. Elle t'a vu avant que tu ne la voies."

Zolan (fronçant les sourcils) :

> "Mais je veux apprendre à chasser comme toi ! Tu dis toujours que t'écoutes la forêt… mais moi j'entends que des piafs et mes propres pas."

Grand-père (s'arrêtant, fermant les yeux) :

> "Écoute encore. Pas avec tes oreilles… avec ton souffle."

Un silence. Le vent caresse les feuillages. Le vieux tend la main, paume ouverte.

Grand-père (voix posée) :

> "Tu sens cette brise ? C'est la forêt qui te parle. Elle te dit ce qu'elle ressent. Ce qu'elle accepte. Et ce qu'elle rejette."

Zolan (chuchotant) :

> "Mais… comment tu comprends tout ça, papy ?"

Grand-père (souriant doucement) :

> "Parce que j'écoute. Le Nyama n'est pas une force brute… c'est une chanson. Une mélodie ancienne. Il faut apprendre à chanter juste."

Ils s'agenouillent devant des traces fraîches.

Grand-père (montrant les empreintes) :

> "Regarde, là… Tu vois la profondeur ? Elle boitait. Son flanc droit est faible. Elle cherche un abri, pas un combat. Tu veux la tuer ?"

Zolan (secouant la tête, hésitant) :

> "Non…non je veux apprendre a chasser de moi même si tu es toujours la je pourrai pas évoluer"

Grand-père (posant une main sur son épaule) :

> "Ah ah ah ah….Tu es déjà sur le bon chemin."

---

Retour au village :

La nuit est tombée. Les étoiles dansent au-dessus du petit village. Un feu crépite au centre. Zolan rit avec sa mère, son père et son petit frère qui tente maladroitement d'imiter une danse de chasse.

Mère (taquine) :

> "Zolan, tu penses pouvoir attraper une antilope avec ton ventre aussi vide ?"

Zolan (riant) :

> "Demain, c'est elle qui me suppliera de la manger !"

Père (ébouriffant ses cheveux) :

> "Et c'est ton grand-père qui devra l'achever derrière toi, comme d'habitude."

Grand-père lève une main, théâtral.

Grand-père :

> "Eh bien ! Avant que mon petit-fils devienne le cauchemar des antilopes, laissez-moi vous conter l'histoire… du guerrier qui parlait avec les étoiles."

Zolan s'allonge, yeux brillants, écoutant la voix grave de son aïeul. Le calme est doux. Le bonheur est simple.

---

Puis… le cri.

Un hurlement. Puis un autre. Des bruits de métal. De la panique.

Père (se levant, alerte) :

> "Restez ici !"

Des torches apparaissent dans la nuit. Des silhouettes en capuches. Leurs armes sont gravées de runes étrangères, brillantes et froides.

"Les Faucheurs d'Aube" entrent dans le village comme une vague noire. Ils ne parlent pas. Ils purifient selon eux.

Zolan est poussé sous un chariot par sa mère, qui court ensuite vers la maison. Il tremble, il entend…

– un coup sourd.

– un cri de son frère.

– le rire d'un homme.

– le râle de son père.

– le silence de sa mère.

Puis… la flèche. Lente. Précise. Elle traverse le cœur de son grand-père, qui s'écroule, les yeux toujours ouverts vers les étoiles.

Zolan (haletant, les dents serrées, sanglotant) :

> "Non… non… NON !"

Son torse vibre. Une lumière noire éclate. Le sol se fissure. Le vent change.

Un souffle lourd. Des pas. Un homme émerge de la nuit, les pieds nus, la peau couverte de cicatrices. Sur son épaule, un sabre si large qu'il en semble irréel.

Ngwarr'Ken (calme, grave) :

> "Encore des fanatiques…"

Il marche droit. Le Nyama explose autour de lui. Les Faucheurs d'Aube l'attaque.

Ils volent. S'écrasent. Se déchirent. Des cris brefs. Puis plus rien.

Zolan, couvert de sang, rampe. Il lève les yeux vers la silhouette imposante. Tout brûle autour de lui.

Zolan (d'une voix éteinte, mais ferme) :

> "Tu les as laissés me tuer... Tu les as regardés massacrer mon monde. Et ensuite tu es venu... trop tard.

Apprends-moi à faire pareil. À regarder… et ensuite à détruire."

Ngwarr'Ken s'accroupit lentement à côté de lui. Il effleure la blessure à sa lèvre, lève un sourcil.

Ngwarr'Ken :

> "T'as une sacrée tête de maudit toi… J'aime bien."

Zolan s'effondre. Dans sa main, il serre un collier d'enfant, brisé, souillé de sang. Il s'éteint dans l'inconscience, le cœur noyé de colère.

Zolan ouvre les yeux dans la pénombre. Son corps est brisé, mais quelque chose de plus profond semble fissuré. Sa voix tremble, rauque, râpeuse comme du fer contre la pierre.

Zolan (voix rauque, étouffée) :

"...Je suis mort ?..."

Ngwarr'Ken (calme, dos tourné, accroupi près d'un feu discret) :

"Trop bruyant pour un mort. Et tu pues la rage. Les morts, eux, puent la paix."

Zolan serre les poings. Il essaie de bouger, mais chaque geste lui arrache une grimace. Il se redresse lentement, les yeux noyés dans les flammes d'un souvenir qui ne s'éteint pas.

Zolan :

"Pourquoi tu m'as sauvé ?..."

Ngwarr'Ken (ricane, toujours sans le regarder) :

"Je t'ai pas sauvé. J'ai ramassé ce qu'il restait. T'étais là, accroché à la vie comme un chien affamé à un os. C'était presque… pathétique."

Zolan (à peine audible, tremblant de rage) :

"T'aurais dû me laisser crever avec les autres..."

Ngwarr'Ken (se lève lentement, se retourne, regard perçant comme une lame) :

"Mais t'as pas crevé. Tu respires. T'as mordu la poussière, t'as hurlé en silence… et t'es revenu avec les crocs. Tu veux qu'on t'apprenne à hurler ? Je peux faire ça."

Zolan (le regard noir, la voix monte) :

"Tu crois que je veux me venger ? Tu crois que c'est juste une histoire de revanche ? C'est pas ça…

Je veux qu'ils sentent ce que j'ai senti quand j'ai vu les cendres de mon village.

Je veux qu'ils portent, chaque jour, le poids que je porte dans mes tripes.

Je veux que leurs nuits soient hantées par les cris qu'ils ont causés…

Je veux qu'ils comprennent ce que c'est que tout perdre. Tout."

Un silence tendu s'installe. Le feu crépite. Zolan respire fort, presque en tremblant, les yeux rouges de douleur, de colère, de haine profonde.

Ngwarr'Ken (sourire en coin, mi-carnassier, mi-lassé) :

"Tu parles comme un guerrier. Mais t'as encore le cœur d'un fils…

Je vais le brûler, ce cœur. Le fondre dans le feu de l'effort et de la douleur.

Et à la fin… si t'es encore debout, peut-être que t'auras les capacités nécessaires pour te venger.

Ou peut-être que tu comprendras qu'éteindre c'est mercenaires ramènera pas les morts."

Zolan baisse la tête. Silence. Sa mâchoire se crispe. Puis, sans relever les yeux :

Zolan (bas, mais tranchant) :

" Montre-moi...montre moi comment on brûle."

Zolan, encore faible, s'appuie contre la paroi, la respiration irrégulière. Son regard se perd entre les ombres. Ngwarr'Ken est assis en tailleur, immobile, comme une statue de guerre sculptée dans la pierre. Puis…

Un bruissement. Des pas. Une silhouette s'avance dans la lueur du feu. C'est Tréme, calme, droit, portant un lièvre embroché encore fumant. Il ne dit rien au début, laisse son aura s'imposer.

Ngwarr'Ken (ouvre doucement un œil) :

> "Tiens, voilà Tréme. Il rentre juste de la chasse."

Tréme s'avance et dépose la broche contre un rocher chauffé par la cendre.

Tréme (d'un ton mesuré, presque détaché) :

> "Du lièvre sauvage. Trouvé près des falaises. La viande est tendre, l'odeur un peu moins."

Il lance un regard vers Zolan, rapide mais perçant.

Tréme (poliment curieux, mais avec une pointe d'évaluation) :

> "Toi, t'es le nouveau c'est ça ? Moi c'est Trémé"

Zolan ne répond pas tout de suite. Il s'essuie le coin de la bouche, où le sang a séché. Il redresse le menton, les yeux durs comme l'obsidienne.

Zolan :

> "Ouais. Moi c'est Zolan"

Un silence. Ni hostile, ni amical. Juste brut.

Ngwarr'Ken (se redresse, la voix comme un coup de tonnerre étouffé) :

> "Vous avez le même âge. Mais pas le même poids dans ce monde. Apprenez-vous mutuellement… ou restez chacun dans votre coin. Demain, à l'aube, on commence l'entraînement. J'enseigne à ceux qui saignent pour apprendre. Pas à ceux qui bavardent."

Tréme incline légèrement la tête, obéissant mais sans réelle humilité. Il récupère la broche et commence à préparer le feu, méthodique. Zolan l'observe. En silence. Puis...

Zolan (voix grave, contenue) :

> "Tu vis ici depuis longtemps ?"

Tréme (sans le regarder) :

> "Assez pour connaître chaque pierre. Chaque silence. Chaque coup que ce vieux te mettra au ventre. Et toi ? Combien de coup ils te faut pour comprendre qu'ici, y'a pas de place pour les blessés ?"

Zolan (le fixe) :

> "J'ai pas l'intention de rester blessé longtemps."

Le feu crépite. Tréme tourne lentement la broche. Il jette un regard bref à Zolan, cette fois plus direct, plus tranchant.

Tréme (calmement, mais froid) :

> "T'as les yeux d'un gars qui a tout perdu. Mais ici, on survit pas avec des fantômes. Juste avec des crocs. Tu comptes faire quoi avec ta colère ? L'écrire sur le mur ?"

Zolan (les mâchoires serrées) :

> "Je vais la transformer. En lame. Et quand elle sera prête… ils sentiront tout ce que j'ai perdu."

Tréme (léger sourire, presque moqueur) :

> "C'est mignon. Faudra juste pas que cette lame te tranche les nerfs avant."

Tréme lève légèrement un sourcil. Il s'arrête de tourner la broche. Son regard devient plus acéré. Puis il lâche doucement, presque calmement, mais avec un ton qui claque comme une gifle :

Tréme (voix posée, mais coupante) :

> "Tu crois que t'as tout perdu parce que ces mecs étaient trop méchants ? Trop puissants ? Mauvais hasard ? Non, Zolan. T'as tout perdu parce que t'as pas su tout garder. T'étais faible. Et c'est pour ça qu'ils sont morts."

Un silence lourd tombe. Même les flammes semblent se faire plus discrètes. Zolan ne bouge plus. Il fixe Tréme, comme s'il venait de recevoir un coup invisible en plein ventre.

Tréme (le regard dur, mais le ton plus bas, presque personnel) :

> "C'est ça, la vérité. Quand on est faible, on perd. Et tu l'étais. Tu veux te venger ? D'accord. Mais avant de hurler contre le monde… essaie déjà de me tenir tête à moi demain."

Zolan se lève d'un bond, chancelant mais debout. Il fixe Tréme dans les yeux. L'intensité est palpable, les deux jeunes guerriers se jaugent comme deux fauves autour du même territoire.

Ngwarr'Ken (sans hausser le ton, mais avec une autorité glaciale) :

> "Asseyez-vous. Vous voulez vous battre ? Demain, je vous laisserai. Et on verra qui hurle… et qui se tait."

Ngwarr'Ken (murmure à peine audible) :

> "Hé… il est cruel, ton reflet, hein ? Mais parfois, faut du poison pour réveiller un feu."

Les deux garçons s'exécutent. Le silence revient, mais il est différent maintenant. Chargé. La rivalité est née. Pas encore une haine, mais un fil tendu, prêt à vibrer.

Ngwarr'Ken savait que Tréme a dis cela pour ouvrir les yeux de zolan qui fesai que mettre la faute sur les mercenaires qui ont détruit sont village

a lumière naissante découpe les silhouettes des deux adolescents. Tréme est déjà en position, l'air calme et affûté comme une lame. Zolan, lui, est encore marqué par la veille, mais ses yeux brillent d'une flamme nouvelle.

Ngwarr'Ken (debout sur un rocher, les bras croisés) :

> "Premier jour. Pas de Nyama. Juste vos corps. Combattez."

Sans un mot, Tréme fonce sur Zolan comme une bête entraînée. Il enchaîne feintes, crochets, balayages. Zolan tente de suivre, mais il est constamment en retard d'un mouvement. Il prend un coup au ventre, puis un autre à la tempe. Il tombe.

Ngwarr'Ken (sec, mais pas dur) :

> "Lis-le. Chaque geste qu'il fait, il le fait deux fois : une pour tromper, une pour frapper. Tu vois que ses épaules bougent ? Alors baisse-toi. Tu vois qu'il recule ? Prépare un coup de pied."

Zolan se relève, groggy, serre les poings. Il recommence. Encore dominé. Chaque offensive de Tréme est chirurgicale. Zolan n'arrive qu'à survivre. À peine touche-t-il son adversaire.

[JOURS SUIVANTS ]

Port de roches sur des pentes raides

À l'aube, le silence règne. La montagne est encore couverte d'une brume dense. Zolan, le dos voûté, grimpe lentement avec un énorme rocher attaché par des lianes sur ses épaules. Chaque pas est une guerre contre la gravité.

Ngwarr'Ken (de tout en haut, voix qui claque dans l'air froid) :

> "T'as pas de jambes, t'as des promesses molles ! Grimpe comme si t'avais le diable à tes trousses !"

Zolan glisse, chute, roule dans la pente, s'écorche, puis se relève sans un mot. Il serre la mâchoire, saigne du genou, et recommence. Tréme, lui, a déjà fait l'ascension… deux fois.

---

Épreuve du feu

De nuit, des braises rougeoient sous une couche de cendres fines. Le sol fume encore. Zolan observe ses pieds, hésite, puis pose le premier pas. La chaleur monte d'un coup. Il vacille, souffle bruyamment, avance lentement.

Ngwarr'Ken (calme, mais tranchant) :

> "T'as perdu des proches. Tu peux bien perdre un peu de peau. Continue."

Zolan avance malgré la douleur. À la fin, ses pieds sont brûlés à vif. Il s'effondre à genoux, le souffle court, les mains tremblantes… mais le regard plus noir que jamais.

---

Combat à l'aveugle

Bandeau sur les yeux. Un anneau de pierres autour d'eux. Zolan attend. Rien. Puis un bruit. Un coup fulgurant. Il tombe. Se relève. Encore. Il tend l'oreille. Échec. Tréme l'étrille avec précision, toujours en silence.

Ngwarr'Ken (depuis l'ombre) :

> "Ce n'est pas les yeux qui lisent l'adversaire… c'est le souffle. La tension. L'intention. Ressens-le."

Zolan commence à bouger avec plus de prudence. Il pare une attaque. Juste une. Tréme lui souffle au creux de l'oreille :

Tréme (voix basse) :

> "Pas mal. Tu commences à te battre comme un vivant."

---

Réflexes dans l'eau glacée

Une rivière de montagne, gelée jusqu'à l'âme. Zolan y plonge, torse nu, jusqu'à la taille. Il doit rattraper des pierres que Tréme lui lance à une cadence croissante. À chaque échec, une pierre lui tape l'épaule, le bras, le visage.

Tréme (sèchement, sans moquerie) :

> "Tu veux attraper le destin à mains nues ? Commence par attraper ça."

Les dents de Zolan claquent. Il est bleu de froid, mais ses bras deviennent plus vifs, ses doigts plus précis. À la fin, il attrape trois pierres d'affilée. Il tombe à genoux dans l'eau. Les yeux brillants. Mais pas de larmes. De rage.

---

Nyama scellé — une semaine

Ngwarr'Ken trace une rune sombre sur le torse de Zolan. Le Nyama est scellé. Plus de force, plus d'endurance surnaturelle. Rien que la chair et la volonté.

Ngwarr'Ken (sombre, presque compatissant) :

> "Tu vas découvrir la vérité. Ce n'est pas le Nyama qui fait un guerrier… c'est ce que tu fais quand tu ne l'as plus."

Les jours passent. Tout est plus dur. Dormir. Se nourrir. Respirer. Tréme le domine encore plus facilement. Mais Zolan n'abandonne pas. Il s'adapte. Il compte ses pas. Il anticipe. Il endure.

---

[MOIS 27]

Autour du feu, Zolan est à bout de souffle. Mais pour la première fois, Tréme l'observe longtemps. En silence. Puis il pose une gourde près de lui.

Tréme (avec un air indéchiffrable) :

> "Le mois prochain … le sceau sera levé. Et là, on verra si t'étais juste un gosse en colère… ou un guerrier qui se relève."

[RETOUR AU COMBAT — MOIS 28]

La plaine est sèche, marquée de leurs pas, griffée par les affrontements. Zolan avance, souffle court mais regard aiguisé. Tréme, toujours aussi calme, tourne autour de lui en cercle, tel un fauve qui jauge sa proie.

Zolan (pensée intérieure) :

> "Il recule toujours d'un demi-pas avant de frapper… Il baisse légèrement l'épaule droite. Je peux le lire. Un peu."

Tréme fonce. Un coup de pied balaye l'air, mais Zolan esquive d'un pivot rapide. Il pare un direct, puis tente une riposte — un crochet gauche. Touché. Tréme recule d'un pas, cligne des yeux. Un mince filet de sang à la lèvre.

Ngwarr'Ken (ton tranchant, bras croisés) :

> "Il t'analyse, Tréme. Et toi ? Tu fais quoi ? Tu le testes ou tu dors ?"

Tréme esquisse un sourire. Un vrai. Court. Vif. Il craque sa nuque.

Tréme (calmement) :

> "Je m'ennuyais un peu. Merci de m'avoir réveillé, p'tit."

---

Et là, Tréme passe à la vitesse supérieure.

Ses pas deviennent flous. Ses coups, plus lourds, plus précis. Il feinte à gauche, frappe à droite. Zolan vacille, encaisse un direct dans les côtes, crache du sang… mais contre-attaque ! Un genou dans la cuisse. Tréme sourit encore. Cette fois, sincèrement.

Tréme (essoufflé, ton hautain mais presque admiratif) :

> "Pas mal… t'as pris quelque années pour me toucher. Tu veux devenir fort ? Continue de tomber. Mais surtout, continue de te relever."

Zolan serre les dents, repart, malgré les jambes tremblantes. Il chute à nouveau. Se relève. Coup dans l'épaule. Il chute. Rebondit. Encore. Encore.

---

[SOIR — AUTOUR DU FEU]

Le crépitement du feu est le seul son. Zolan est assis, torse nu, corps couvert d'hématomes. Sa main tremble en approchant la gourde tendue par Tréme. Ce dernier ne dit rien, juste un signe de tête, un respect silencieux.

Zolan (entre deux souffles) :

> "J'ai perdu plus de fois que j'ai compté aujourd'hui…"

Ngwarr'Ken (voix grave, posée, presque paternelle) :

> "Et pourtant tu es là. C'est ça, le combat. Pas la victoire. La permanence. Tu commences à sentir la morsure du vrai combat. Pas celui de la vengeance… celui de l'évolution. Et ça, petit, ça brûle longtemps."

---

Tréme (en regardant le feu, bas) :

> "Demain, tu vas tomber encore. Mais je te préviens… si tu tombes pas plus vite que tu ne frappes, je te laisserai pas respirer."

Zolan (sourire en coin, malgré la douleur) :

> "Parfait. J'commence à aimer tomber."

Deux Ans Plus Tard — L'Aube des Nouveaux Guerriers

La brume danse sur la clairière. Le silence est presque sacré. On n'entend que le vent léger et les battements de cœurs. Zolan et Tréme se font face.

Zolan a grandi. Son torse est solide, son regard tranchant. Il ne laisse plus sa colère exploser — il la canalise, il la respire. Pourtant, elle est toujours là, au fond, comme un tambour qui bat sans relâche.

Tréme, droit comme un sabre, calme comme une flamme bleue. Pas une once d'arrogance, juste cette froide maîtrise. Il a cessé de le sous-estimer depuis longtemps. Là, il le regarde comme un égal. Peut-être plus.

Ngwarr'Ken (du haut de son rocher) :

> « Des années à suer, tomber, cogner. Aujourd'hui, vous n'êtes plus des élèves. Mais êtes-vous des guerriers ? Le Nyama, c'est plus que la force. C'est une musique. Si vous jouez faux… vous mourrez. »

Le choc est immédiat. Pas d'échauffement. Pas de retenue.

Zolan avance, sabre bas, posture fluide. Il esquive une estoc de Tréme, riposte avec une coupe rasante. Lame contre lame, les étincelles fusent.

Tréme recule, pivote, contre-attaque d'un mouvement sec. Sa lame chante. Chaque geste est millimétré.

Zolan, lui, frappe avec intention. Pas de gestes superflus. Sa rage ne le guide plus — elle renforce chaque coup. Quand il frappe, c'est tout son passé qui frappe avec lui.

Tréme (en plein combat, entre deux souffles) :

> "Tu ne cognes plus comme un enfant. T'as appris à écouter ton sang."

Zolan (sans sourire) :

> "Et toi, t'as enfin appris à respecter ce que tu ne comprends pas."

Ils échangent à nouveau. Une danse brutale, rythmée, poétique. Chaque parade devient une parole. Chaque coup, une phrase. Ils se parlent avec leurs sabres.

À un moment, Zolan perd l'équilibre, Tréme fonce pour le finir — mais Zolan tombe volontairement, roule, se relève avec une torsion improbable et frappe. Tréme bloque inextremis.

Ngwarr'Ken (impressionné, bas) :

> "Ils chantent. Enfin."

Les deux guerriers sont à genoux, à bout de souffle. Aucun ne parle. Leurs regards se croisent, lourds de tout ce qu'ils n'ont jamais dit.

Tréme (sourire discret) :

> "Tu fais chier. Ta évoluer mais je reste meilleure."

Zolan (sérieux, mais apaisé) :

> "Je veux juste être assez fort pour ne plus jamais fuir."

Silence. Puis Ngwarr'Ken descend. Il frappe doucement un tambour de cuir. Une vibration grave se répand dans l'air, comme un appel venu du sol.

Ngwarr'Ken :

> "Vous avez franchi une étape. Il est temps que vous sachiez ce qui sommeille en chaque guerrier."

Le sol se craquelle légèrement autour d'eux. Le vent se lève. Une énergie ancienne glisse dans l'air, presque imperceptible, mais vibrante.

> "Le Nyama n'est pas votre seule arme. En chaque être réside une essence qui attend d'être révélée."

Il les guide vers une grotte à l'entrée couverte de masques. Des centaines. Tous différents. Certains rient, d'autres pleurent, d'autres hurlent.

Ngwarr'Ken :

> "Il est temps de rencontrer… votre masque."

Un silence abyssal règne au sommet de la montagne, si profond qu'on jurerait entendre battre le cœur du monde.

Dans la brume lourde et irréelle, Zolan, Trémé et Ngwarr'Ken avancent lentement. Chaque pas claque contre la pierre, comme une sentence.

Autour d'eux, le sanctuaire s'étire dans une majesté oubliée :

les murs gravés d'écritures millénaires scintillent d'une lumière spectrale,

et le sol vibre, pulsant sous leurs pieds, comme s'il respirait… ou attendait.

Au centre, un cercle parfait, gravé dans la pierre, s'illumine d'un éclat menaçant.

Ngwarr'Ken s'arrête net, dos droit, regard noir comme la nuit.

Ngwarr'Ken (voix grave, comme un tambour funéraire) :

> « Ici, les masques tombent. Ici, on arrache la chair de l'âme pour révéler l'os brut. Le Fa-Kɛli n'est pas un don… c'est une déchirure. Si vous échouez… vous serez avalés. »

Zolan croise le regard de Trémé. Le doute, comme un serpent froid, glisse un instant dans son ventre.

Mais il serre les poings si fort que ses ongles percent sa paume. Son regard devient une lame.

Zolan (bas, rauque, presque un serment) :

> « J'ai déjà tout perdu. Je ne reculerai plus. »

Un silence solennel accueille sa déclaration.

Ngwarr'Ken esquisse un sourire en coin, cruel et fier à la fois.

Ngwarr'Ken :

> « Alors, que le voile se déchire. Prononcez les mots. Et que l'ombre en vous ose répondre. »

Tout disparaît.

Plus de montagne.

Plus de ciel.

Plus de terre.

Zolan est projeté dans un vide abyssal.

La brume noire tourbillonne, vivante, hurlante.

De cette obscurité, une silhouette surgit —

Zolan…

mais corrompu, difforme, incandescent de haine et de douleur.

Zolan intérieur (voix sifflante, grinçante) :

> « Te voilà… tout seul, comme toujours.

Tu veux sauver des vies ? Tu n'as même pas pu sauver celle qui comptait le plus. »

Le rire du double est un crissement d'ongles sur le verre.

Zolan avance malgré tout.

Le sol craque sous ses pas.

Chaque mot de son reflet est un coup de poignard dans sa poitrine.

Zolan intérieur (s'approchant comme un fauve) :

> « Tu marches avec des rêves pourris accrochés à ta peau !

Tu cherches la paix ? La paix est morte avec ta mère. Avec ton père. Avec ton village. »

Le coup part.

Brutal.

Zolan s'effondre, le visage écrasé contre le néant.

Il sent sa gorge se serrer. Ses souvenirs l'assaillir : les cris, le sang, la chaleur du feu dévorant sa maison.

Il veut céder.

Il veut disparaître.

Mais au fond de cette mer de douleur,

une lumière fragile pulse :

Trémé.

Ngwarr'Ken.

Le rire des enfants de son village.

La voix douce de sa mère.

Zolan tremble. Puis se redresse, lentement, comme un titan se relevant d'une chute cosmique.

Zolan (voix éraillée mais ferme) :

> « Ce que je veux... ce n'est pas seulement la paix.

Ce que je veux… c'est briser ceux qui ont volé nos rêves.

Et pour ça…

Je deviendrai pire que leurs cauchemars. »

Le masque commence à se former sur son visage :

un éclat de lumière blanche, pure, tranchant la brume comme une lame divine.

Le Zolan intérieur grince des dents. Il attaque de nouveau, cette fois pour tuer.

Ils s'empoignent, s'écrasent, roulent dans la noirceur.

Leurs cris déchirent le vide.

L'ombre tente de l'étrangler.

Mais dans le regard de Zolan, il n'y a plus de peur.

Seulement une volonté indestructible.

Zolan (suffoquant mais incandescent) :

> « Je ne me bats par haine…

Je me bats pas pour eux.

Pour ceux qui doivent vivre non.

Non moi je me bats pour assouvir ma vengeance »

Une explosion cataclysmique de lumière jaillit.

Le masque fusionne avec lui, gravant sa détermination dans chaque fibre de son être.

L'ombre hurle, se tord, se consume…

puis se dissout, comme une mauvaise fièvre quittant un corps.

---

Renaissance

Zolan tombe à genoux au centre du sanctuaire.

Le masque orne son visage.

Son aura est devenue colossale, irradiant une intensité presque divine.

Il respire lentement, puissamment.

Plus de doutes.

Plus de chaînes.

Seulement la pureté de sa vengeance,

guidée par la haine.

Voix intérieure de Zolan (calme, implacable) :

> « Mon pouvoir ne vient pas de ma colère.

Il vient de ma résilience

Et de ma volonté.

Mais dommage …

Je me pert. »

La lumière du sanctuaire explose, baignant tout dans une lueur blanche infinie.

Zolan se relève.

Plus grand.

Plus fort.

Prêt à écraser le monde si c'est ce qu'il faut pour sauver ce qui compte.

Et du côté de Trémé….

Un silence abyssal.

Pas un souffle. Pas un murmure.

Juste l'obscurité, lourde comme une tombe engloutie sous des siècles de nuit.

Trémé flotte dans ce néant sans haut ni bas.

Il n'y fait ni chaud ni froid. Il n'y a ni avant ni après.

Seulement ce poids. Ce vide.

Ce vide qu'il porte en lui depuis toujours...

Sans jamais avoir le courage de lui faire face.

Des pas résonnent.

Un. Deux.

Lents, implacables.

Une silhouette émerge de la brume noire : son reflet tordu.

Lui... mais brisé.

Lui... mais sans lumière.

Ombre de Trémé (voix acide, un écho qui cisaille) :

> « Regarde-toi, prodige ramassé dans les cendres d'un monde mort...

Un orphelin glorifié par un Maudit.

Trémé… sans passé, sans terre, sans but.

Une arme sans maître. Un chien sans collier. »

Trémé serre les poings, son cœur cognant violemment dans sa poitrine.

Il le sait. Il le sent.

Chaque mot est un clou planté dans ses entrailles.

Cette voix... ne ment pas. Elle expose ses pires démons.

Ombre de Trémé (plus cruel, presque intime) :

> « Ngwarr'Ken t'a élevé, oui... Mais il ne t'a pas donné un nom, ni une histoire.

Tu n'es qu'un outil brillant qu'il a façonné.

Une lame, belle et vide.

Dis-moi, Trémé... que veux-tu vraiment ? »

Un silence déchirant.

Trémé baisse la tête.

Son souffle tremble.

Trémé (murmure brisé) :

> « Je... je ne sais pas... »

Un sourire déformé tord les lèvres de son double.

Un éclat de rire sec.

Ombre de Trémé :

> « Alors laisse tomber. Accepte ta nature.

Deviens ce que tu as toujours été :

Un néant ambulant. Un souvenir qui n'a jamais existé. »

Soudain, l'ombre attaque.

Fulgurante.

Un coup de poing, droit au cœur.

Trémé pare in extremis, propulsé en arrière par la violence du choc.

Le sol invisible sous ses pieds tremble.

Un combat féroce s'engage.

Poing contre poing.

Âme contre âme.

Chaque impact secoue ce monde intérieur.

Chaque esquive arrache un lambeau de brume.

Trémé frappe, Trémé esquive, mais l'ombre semble toujours plus rapide, plus forte.

Elle incarne ses doutes, sa peur de n'être rien.

Au sol, haletant, Trémé sent ses forces le quitter.

Ombre de Trémé (crachant) :

> « Tu luttes... Mais pour quoi ?

Si tu ne sais même pas ce que tu veux ! »

Trémé ferme les yeux.

Dans l'obscurité intérieure... des souvenirs.

Des images, vivantes, brûlantes :

— Ngwarr'Ken, ce monstre d'homme, posant une main rugueuse mais sincère sur son épaule.

— Ces regards silencieux qui disaient : "Tu es des nôtres."

Pas par le sang.

Pas par les mots.

Par les actes.

Trémé ouvre les yeux.

Un éclat nouveau les traverse.

Pas de réponses toutes faites.

Pas de grand serment.

Mais une certitude farouche : il choisira lui-même.

Trémé se relève lentement, le corps meurtri mais l'âme en feu.

Trémé (voix grave, vibrante) :

> « Peut-être que je ne sais pas encore qui je suis…

Mais je sais une chose.

JE. NE. SUIS. PAS TOI. »

Il charge, poing en avant.

Un coup.

Deux coups.

Chaque impact fait reculer l'ombre.

Jusqu'au coup final :

Trémé frappe en plein cœur.

L'ombre se fissure, comme un miroir sous la rage d'un cri.

Ombre de Trémé (murmure, dans un sourire triste) :

> « Alors… montre-leur, bâtisseur de vide… Ce que tu décideras d'être. »

La brume autour se déchire.

L'espace vibre.

Un masque apparaît.

Mais pas comme les autres.

Pas un masque blanc, éclatant de pureté comme le voulait le rituel Fa-Kɛli.

Non.

Un masque noir.

Noir comme une nuit sans fin.

Noir comme la certitude d'un choix inébranlable.

Trémé tend la main.

Ses doigts effleurent le masque, et une onde de choc déchire le néant.

Il le plaque contre son visage.

Un raz-de-marée d'énergie explose.

Le sol s'effondre.

La brume hurle.

Le néant capitule.

Trémé ouvre les yeux.

Son masque noir sur le visage, il dégage une aura écrasante.

Ngwarr'Ken lui-même, ce titan sans peur, tremble légèrement.

Pas de peur de Trémé.

Non.

De respect.

De certitude :

Ce garçon n'est pas simplement un prodige.

Devant lui, Zolan l'attend, un sourire complice au coin des lèvres.

Zolan (ton moqueur mais fier) :

> « Alors, Trémé... tu comptes tous nous enterrer sous ta légende, ou tu laisses un peu de place pour nous ? »

Trémé ôte son masque, juste assez pour laisser apparaître un sourire.

Pas un sourire hésitant.

Pas un sourire vide.

Un sourire brûlant d'une promesse.

Trémé (d'une voix profonde, ferme) :

> « Je ne sais pas encore ce que je veux.

Mais je sais une chose :

Ce monde… je vais le marquer de mon passage. »

Et il fait un pas.

Un pas qui ébranle même le sol.

La nuit est lourde et silencieuse.

Autour d'un feu rougeoyant, trois ombres vibrent doucement sous la lumière vacillante : Ngwarr'Ken, Zolan, Trémé.

Le crépitement du bois est le seul son qui ose troubler le silence.

Ngwarr'Ken, assis en tailleur, observe Trémé du coin de l'œil.

Ce dernier, toujours marqué par son combat intérieur,

Ngwarr'Ken brise enfin le silence, d'une voix grave, usée par les batailles :

Ngwarr'Ken (calme, un brin moqueur) :

> « Alors, le p'tit prodige a pondu un masque noir… Héhé…

Pas étonnant que même les ancêtres aient tremblé dans leurs tombes. »

Zolan esquisse un sourire nerveux, jetant un regard curieux à Trémé.

Ngwarr'Ken, soudain sérieux, se penche vers eux. Sa voix devient lourde, presque cérémonielle.

Ngwarr'Ken :

> « Ce que vous avez vu ce soir, c'est le début.

Le premier pas sur un chemin qu'aucun retour en arrière ne pourra effacer. »

Il tend une main vers les flammes. La lumière danse sur ses cicatrices.

Ngwarr'Ken :

> « Le Rituel que vous venez d'accomplir s'appelle le Fa-Kɛli.

Ça veut dire Éveil. C'est l'instant où vous arrachez votre potentiel brut au ventre du monde.

Normalement… chacun reçoit un masque blanc.

Un symbole de pureté, de possibilité infinie.

Mais toi… »

Il fixe Trémé d'un œil dur.

Ngwarr'Ken :

> « Toi, tu as craché à la face du destin.

Un masque noir… Un appel d'un autre monde.

T'es pas juste un guerrier, gamin.

T'es une anomalie. Une menace... ou une promesse. »

Un silence pesant s'installe. Même les flammes semblent hésiter.

Ngwarr'Ken laisse le poids de ses mots s'enfoncer, puis poursuit :

Ngwarr'Ken :

> « Mais le chemin ne s'arrête pas là.

Le Fa-Kɛli n'est que la première porte.

Viendra ensuite le Bé-Nyama. »

Zolan fronce les sourcils.

Zolan :

> « C'est quoi, ça encore ? »

Ngwarr'Ken éclate d'un rire rauque, comme un chien de guerre réveillé par l'odeur du sang.

Ngwarr'Ken :

> « Révélation du Nyama.

C'est là que vous fusionnez votre masque avec un esprit.

Un lion, une rivière, une tempête, un souvenir oublié...

Votre Nyama s'imprègne d'une essence plus grande que vous.

Et votre masque prend une autre couleurs.

Et vous aurez une puissance beaucoup plus grande avec des techniques en fonction de l'esprit que vous utilisez »

Ngwarr'Ken :

> « Bé-Nyama, c'est votre style.

Votre cri dans la bataille.

Votre empreinte dans l'éternité. »

Trémé écoute, tendu comme un arc.

Ngwarr'Ken se redresse, ses yeux brillant comme des braises.

Ngwarr'Ken :

> « Et enfin… le dernier.

So-Diè. »

Le feu crépite plus fort, comme s'il crachait avec dédain ce mot interdit.

Ngwarr'Ken (plus sombre) :

> « Sacrifice.

C'est là que vous brûlez tout.

Votre passé, votre avenir, votre cœur.

Vous fusionnez avec tous vos esprits.

Et vous devenez… autre chose.

Un monstre pour certains.

Une légende pour d'autres. »

Il regarde Trémé longuement.

Ngwarr'Ken :

> « Mais tout a un prix.

Dans le So-Diè, tu perds quelque chose à jamais.

La mémoire…

L'amour…

Ton humanité. »

Un souffle de vent balaie les cendres autour d'eux.

Ngwarr'Ken se penche en avant, son visage éclairé par la danse du feu.

Ngwarr'Ken (bas, intense) :

> « C'est pas un chemin pour les hésitants.

Ni pour ceux qui cherchent à plaire.

C'est un chemin pour ceux qui veulent. »

Ngwarr'Ken :

> « Alors dites-moi, gamin… »

> « Vous… qu'est-ce que vous voulez vraiment ? »

Le feu vacille.

Zolan tourne lentement la tête vers Trémé.

Un long silence.

Les jeunes guerriers lève les yeux… et ne disent rien.

Pas un mot.

Pas une promesse en l'air.

Seulement un regard : dur, calme, implacable.

Ngwarr'Ken sourit lentement, un sourire dangereux, presque fier.

Ngwarr'Ken (murmure) :

> « ...Tant mieux. Les plus dangereux sont ceux qui agissent sans avoir besoin de parler. »

Le feu gronde, avalé par la nuit.

Et dans ce silence brûlant, une certitude est née :

Trémé n'était pas là pour suivre un chemin tracé.

Il était là pour forger le sien.

Et Zolan vas pas que venger sont village

Il vas empêcher que ça ce reproduise

INT. SANCTUAIRE DU NÉANT — SALLE DU MIROIR D'EN-BAS

La salle est une spirale noire inversée, faite de matière mouvante, d'ombres liquides et de miroirs fracturés. Au centre, un piédestal d'os tournoyants forme un trône vide. C'est celui de Zor'unmah.

Les 9 chaises sont disposées en cercle. Tous les membres sont là.

Asmodûn, allongé nonchalamment sur son siège, l'un de ses visages volés à moitié posé sur son torse nu, lâche un soupir langoureux :

> — Hmmm… Quelle ambiance... Toujours aussi chaleureuse, Mbelelô. Tu ne changes pas. Littéralement.

Mbelelô, massive, couverte de cicatrices de mémoire, mâche lentement une horloge cassée en forme de crâne :

> — Je ne change pas. Mais toi, tu oublies trop. Notamment à qui tu parles.

Thaq'Zor, un être massif fait de chaînes d'os et d'éclats dimensionnels, gronde :

> — Vos joutes de mots puent l'attachement. On est là pour avancer. Pas pour flirter avec le passé.

Ekwélé, silencieuse, assise droite, ses yeux clos. Le miroir sur sa poitrine palpite. Elle ne dit rien… mais l'atmosphère devient plus lourde.

Asmodûn, avec un sourire moqueur :

> — Calme-toi, Thaq. Si tu veux vraiment te rendre utile, essaie donc de penser. Juste une fois. Pour changer.

Thaq'Zor lève la main — un tourbillon de chaînes se forme — mais un claquement discret retentit.

Ekwélé a ouvert un œil. Lentement. Tous les autres se figent. Silence total.

Elle se lève. Sa voix est douce. Mais chaque mot frappe comme une vérité que l'âme refusait d'entendre.

> — Le jeu est terminé.

— Le Néant est prêt.

— L'action peut commencer.

Les miroirs du sanctuaire vibrent. L'Œil de Zor'unmah s'ouvre dans son front, brillant d'un noir plus noir que l'obscurité.

Chapitre : Le Sang des Ancêtres

Depuis l'épreuve de la grotte du Fakiri, Zolan, Trémé et leur mentor Ngwarr'Ken ne sont plus les mêmes. Ils ne sont plus de simples combattants cherchant à maîtriser leur Nyama. Ce sont des voyageurs marqués par la douleur… et par un but.

Ils traversent les terres rouges du sud, là où le vent porte encore les cris des anciens royaumes. Chaque village est une balafre ouverte : des toits calcinés, des silences pesants, des enfants manquants. Le nom des coupables revient comme un poison murmuré : "Les Faucheurs d'Aube".

Ngwarr'Ken, toujours le dernier à parler, ne cache plus son inquiétude. Même lui, le Maudit, sent une ombre se lever, plus noire que ses propres péchés.

Ngwarr'Ken (scrutant l'horizon)

> "Ces chiens n'laissent que la poussière et la honte derrière eux… Même les morts n'ont plus de paix."

Trémé, qui jusqu'ici gardait son humour, ne plaisante plus. Ses yeux, d'habitude pétillants, s'assombrissent à chaque village traversé.

Trémé

> "Tu sens ça, Zolan ? Y'a pas que des maisons qui ont brûlé… c'est l'honneur de tout un peuple qu'ils piétinent."

Zolan, lui, reste silencieux. Mais en lui, la rage couve. Pas une rage explosive. Une colère froide. Une détermination née de la culpabilité. Ce n'est plus sa douleur qui le guide. C'est celle des autres.

---

La Nuit du Rêve Ancien

Ce soir-là, dans un village brisé, ils campent près des ruines du temple. Le feu crépite, et le silence est plus lourd que d'habitude.

Zolan, seul, s'endort près des cendres.

Il rêve.

Un monde sans ciel. Une plaine rouge comme la mémoire du sang.

Autour de lui, des chants ancestraux résonnent, comme portés par les tambours oubliés.

Une silhouette avance lentement. Drapée dans un tissu blanc sali par la poussière des générations.

C'est lui.

Grand-père :

> "Mon petit-fils… Le Nyama que tu portes tremble. Pas de peur… de souvenir.

Les Faucheurs n'ont pas juste détruit des vies. Ils ont arraché l'âme de notre lignée.

La machette de ton ancêtre… celle qui fendit le ciel et fit taire cent clans…

Ils la brandissent comme un trophée. Tu dois la reprendre."

Zolan veut répondre, mais les mots restent coincés.

Le vieil homme s'approche, pose une main sur son épaule, et murmure :

> "Pas pour toi. Pas pour la vengeance. Pour ceux dont les voix ont été étouffées… Pour que les ancêtres puissent enfin reposer."

Puis tout se dissout. Le vent, le sang, le chant. Et Zolan se réveille, trempé de sueur, le cœur battant comme un tambour de guerre.

---

Le Poids d'un Nouveau Combat

À l'aube, la brume couvre encore le village. Zolan est déjà debout, les yeux plantés dans l'horizon, comme s'il attendait une réponse du monde.

Trémé le rejoint, le regard fatigué, une racine séchée entre les dents.

Trémé :

> "Tu l'as vu, hein ? Le vieux avec le regard qui traverse le temps ?"

Zolan hoche la tête.

Zolan :

> "Il m'a parlé de la machette… De notre devoir.

J'croyais que c'était fini, tu sais ? Que j'pourrais juste… m'entraîner, aider, protéger.

Mais y'a des choses qu'on peut pas laisser passer."

Trémé croise les bras, un sourire triste sur les lèvres.

Trémé :

> "Et tu veux aller leur reprendre cette arme ? Seul contre des tueurs d'enfants ?"

Zolan (calme, déterminé) :

> "Pas pour me venger.

Pas que pour ça.

Pour ceux qui n'ont plus de voix.

Pour que le sang des ancêtres ne coule pas pour rien."

Un silence. Puis une voix grave, tranchante, se fait entendre derrière eux.

Ngwarr'Ken :

> "Alors on marche à la guerre. Pas pour tuer. Pas pour mourir.

Mais pour honorer ceux qu'on a trop longtemps oubliés."

Il lance sa cape sur son épaule, serre son sabre, et commence à marcher.

Trémé (sourire aux lèvres) :

> "Bon bah… on dirait qu'on va encore rater le p'tit-déj."

Ils sont là, tous les trois, accroupis autour d'une vieille carte poussiéreuse, comme des scouts perdus en pleine savane.

Trémé mâchouille un bout de racine pour se donner une contenance, Zolan trace des traits au sol avec un bâton, et Ngwarr'Ken… regarde le plafond, l'âme en peine.

Zolan (penché sur la carte, concentré comme un gosse en examen) :

« Si on passe par les tours nord, on peut escalader le mur, éviter les sentinelles, récupérer la lame et partir en douce… »

Ngwarr'Ken (ironique, en tapotant son crâne rasé) :

« Très bien, et ensuite ? On s'envole sur le dos d'un pigeon géant, ou on appelle un taxi-Nyama ? »

Trémé (sourcils froncés, sérieux comme un moine mais sarcastique) :

« Et si on creusait un tunnel avec nos dents ? Pendant qu'on y est… »

Zolan (soupir) :

« Bon, ok. Les égouts alors. Classique, discret, efficace. »

Trémé (grimace de pure horreur) :

« Les égouts ?! Tu veux que je sente le gnou mort pendant trois semaines ? Même les mouches vont me fuir. »

Ngwarr'Ken (moqueur, main sur le cœur) :

« Oh non, pas l'odeur ! Et moi qui pensais que t'étais un dur. Un vrai guerrier supporte la puanteur comme il supporte la douleur. »

Trémé :

« Et toi, un vrai vieux, il supporte les rides comme il supporte les trous de mémoire. »

Ngwarr'Ken (sourit en coin) :

« Tu veux encore goûter à ma sandale enchantée ? »

Un moment de silence. Puis Zolan lâche son bâton et se laisse tomber sur le dos.

Zolan :

« Ok, je crois qu'on est officiellement trop nuls pour faire un plan. »

Trémé (hoche la tête, la bouche pleine de racine) :

« Clairement. »

Ngwarr'Ken (bras croisés, sérieux comme un vieux sage... ou presque) :

« C'est décidé. On y va comme on est. Sans plan. On improvise. »

Zolan :

« C'est débile. »

Trémé :

« C'est suicidaire. »

Ngwarr'Ken (grand sourire, tapote ses deux poings l'un contre l'autre) :

« C'est notre style. »

Ils se regardent, un mélange de résignation, de folie et… d'excitation. Ils sont peut-être les pires stratèges du monde, mais quand il s'agit de foutre le feu à un nid de vipères, aucun doute : c'est leur domaine.

Zolan (en se relevant) :

« Allez. On va improviser. Et si on meurt… au moins on sentira pas les égouts. »

Trémé (en riant) :

« Je veux juste qu'on crève après Ngwarr'Ken. Juste pour pas l'entendre dire "Je vous l'avais dit". »

Ngwarr'Ken (en sortant déjà sa machette) :

« Trop tard. Je vous l'avais déjà dit. »

La nuit avale les murs de la Forteresse Sanglante. Une brume paresseuse glisse sur les pierres, étouffant les sons. Dans ce silence tendu, trois ombres s'infiltrent.

Ngwarr'Ken est resté en retrait, prêt à intervenir. Zolan et Trémé rampent entre les colonnes, contournent les gardes, traversent les couloirs comme deux spectres en mission.

Zolan (chuchote, en fixant Trémé qui se faufile comme une anguille divine) :

« Il est flippant quand il est sérieux… »

Trémé (sans se retourner, sourire froid) :

« C'est pour ça que je le suis rarement. »

Ils atteignent l'autel au centre de la salle rituelle. La lame trône là, magnifique, plantée dans un socle d'obsidienne.

Zolan tend la main. Dès qu'il touche la garde, un frisson traverse son bras. La lame pulse, comme un cœur qui bat. Son cœur à elle.

Mais… trop calme.

Zolan (murmure) :

« Attends. C'est— »

FOUSHHHH.

Des dizaines de torches s'allument d'un coup, encerclant la salle dans un halo rouge sang.

Des mercenaires armés surgissent de partout, postés sur les murs, sur les balcons, entre les colonnes.

Trémé (calme, presque blasé) :

« Piège. Obvious. »

Zolan (soupirant, fataliste) :

« Et on a même pas fait signe à Ngwarr'Ken… »

Voix d'en haut :

« Vous pensiez vraiment voler la Lame du Pacte sans payer le prix ?! »

Un chef de mercenaires hurle, épée levée.

Les autres gueulent en chœur. Ça charge. C'est le chaos.

Zolan, acculé, recule d'un pas. Puis ses poings se crispent. Il revoit des visages.

Des flammes.

Des cris.

Son village en feu.

Des corps. Des enfants.

Sa mère, sa petite sœur, tous les siens.

Le chef qui a ri.

Ce rire, c'est le même que celui d'un des mercenaires là, maintenant.

Son regard se noircit.

Zolan (murmure, dents serrées) :

« Fa‑Kɛli. »

BOUM.

Le masque blanc se matérialise d'un éclair, se plaque sur son visage dans un bruit d'os qui craquent.

Une explosion de Nyama balaie la salle. L'air ondule, les torches vacillent.

Zolan n'est plus un garçon. Il est une tempête.

Il fonce, lame en main, ses pas brisent le sol. Il traverse un mercenaire comme une onde de choc. Lame plantée dans le ventre, il enchaîne, dégaine son poing gauche qui explose un crâne.

Il ne voit plus. Il ressent.

C'est la colère incarnée. Une bête blessée, un orage vengeur.

Trémé, en retrait, masque noir déjà en place, observe. Il esquive une hache, glisse entre deux lames, tranche une gorge sans effort.

Chaque mouvement est précis, élégant.

Il n'a pas besoin de frapper fort. Il frappe là où ça compte.

Trémé (calme, presque admiratif) :

« Et dire qu'il n'avait même pas encore pété un câble… »

Zolan, lui, hurle. Il saute sur le chef, l'écrase au sol, le soulève d'une main.

Zolan (regard incandescent) :

« C'était toi… ce rire… ce feu… CE JOUR-LÀ ! »

Le mercenaire ne comprend pas. Mais ça n'a pas d'importance.

Zolan l'écrase contre le pilier. Un bruit sec, puis silence.

Son masque se fissure. Une larme coule sous le Nyama.

Trémé arrive à sa hauteur, regarde le carnage.

Trémé (doucement) :

« Tu t'es rappelé, hein ? »

Zolan (essoufflé, regard perdu dans le vide) :

« Ouais… Et maintenant je me souviens pourquoi je me bats. »

Forteresse Sanglante — niveau inférieur

Les murs tremblent à chaque coup. Des hurlements, des armes qui s'entrechoquent. Au milieu du chaos, une silhouette immense avance lentement, comme si le temps n'avait plus d'importance.

Ngwarr'Ken est encerclé. Encore.

Des dizaines de mercenaires, armes au poing, yeux remplis de peur mal cachée. Lui ? Torse nu, muscles saillants, un sourire de gosse qui vient de trouver un terrain de jeu sanglant.

Ngwarr'Ken (soupire longuement, puis se craque la nuque avec un CRAC sonore) :

« Enfin… J'm'ennuyais. »

Il ferme les yeux… et relâche son Nyama.

BOUM.

Une onde rouge écarlate explose autour de lui. L'air devient lourd, électrique.

Ses dreadlocks se lèvent légèrement, comme si son aura défiait la gravité elle-même.

Mercenaire (en arrière-plan, tremblant) :

« C'est… c'est un démon ?! »

Ngwarr'Ken (ouvre les yeux, ton joueur) :

« Un démon ? Pff. J'suis pire. »

Il bondit.

Une seconde de silence.

Puis… le carnage.

Il tourne dans les airs, pose un pied sur le crâne d'un mercenaire, utilise son dos comme tremplin, éclate un autre d'un coup de genou dans le menton.

Un troisième vole, empalé par un poing si rapide qu'on n'a vu que l'explosion de son torse.

Il attrape une hache en plein vol, l'envoie en boomerang : trois têtes tombent net, comme des mangues trop mûres.

Ngwarr'Ken (tenant la dernière tête tranchée, hilare) :

« Allez, ça c'est pour le lancer artistique. Notez-moi ça sur 10 ! »

Il entre dans la cour centrale en marchant tranquillement, la tête d'un Faucheur dans la main, son Nyama toujours rugissant autour de lui.

Ngwarr'Ken (grand sourire, en fixant Zolan et Trémé couverts de sang) :

« Les mecs, sérieux ? Vous avez commencé sans moi ? »

Zolan souffle, encore à moitié secoué. Trémé lève les yeux au ciel.

Trémé :

« Tu devais pas "rester discret" ? »

Ngwarr'Ken (hausse les épaules, tout en pointant les ennemis restants) :

« Discret c'est pas dans mon vocabulaire. Et vous touchez à PERSONNE maintenant. J'me fais ma part. »

Il avance, bras ouverts, comme pour accueillir ses adversaires dans une étreinte mortelle.

Mercenaire restant (paniqué) :

« On… on se rend ! »

Ngwarr'Ken (penche la tête, fausse compassion dans la voix) :

« C'est trop tard pour la diplomatie, mon pote. »

Il claque des doigts.

Son Nyama prend la forme d'un immense serpent rouge, qui explose au milieu des derniers ennemis et les enroule un à un, les broyant dans un craquement d'os délicieux.

Lui saute dans l'arène, fait tournoyer une chaîne volée à un cadavre et l'utilise pour étrangler deux ennemis d'un seul geste, les faisant tournoyer comme des fléchettes humaines contre les murs.

C'est violent, c'est sale, c'est jouissif.

Trémé croise les bras.

Trémé :

« Il s'amuse vraiment, hein. »

Zolan (sèchement) :

« T'as vu ce sourire ? C'est pas normal. »

Et soudain…

Ngwarr'Ken s'immobilise.

Ses yeux se lèvent, fixent la haute tour au sommet du fort. Il plisse les yeux.

Un frisson lui grimpe dans l'échine. Pas de peur. Pas encore.

Mais il sent.

Une présence.

Quelque chose d'ancien. De lourd. De vrai.

La vraie Lame. Pas celle de l'autel.

Et… quelqu'un l'attend là-haut.

Ngwarr'Ken ne dit rien. Son sourire disparaît. Il lance la tête tranchée comme un ballon oublié, qui roule aux pieds de Zolan.

Ngwarr'Ken (voix plus grave, sérieuse) :

« Quelqu'un d'autre est là… Quelqu'un de très puissant. »

Escaliers du silence — Tour du Trône

Zolan et Trémé montent, lents mais déterminés. Le sol gronde sous leurs pas, comme si la tour elle-même retenait son souffle. Le Nyama est lourd. Dense. Collant.

Ils franchissent les dernières marches.

Et là…

Le Général les attend. Un colosse. Deux mètres cinquante de muscles, de fer et de haine pure.

Son armure rituelle est gravée d'anciens symboles. Dans sa main : la Vraie Lame. Elle pulse, comme un cœur vivant.

Il ne bouge pas. Il attend.

Trémé (yeux plissés, sans reculer) :

« T'as pris du muscle… On va voir si t'as appris à t'en servir. »

Zolan (ton calme, regard perçant) :

« Suis le rythme. »

> Zolan & Trémé (à l'unisson) :

« Fa-Kɛli. »

Les deux masques se posent sur leurs visages dans un flash de lumière.

L'air explose autour d'eux. Leur Nyama jaillit comme un raz-de-marée.

Le combat commence.

Zolan fonce le premier, rapide comme l'éclair.

Sa machette de Nyama claque violemment contre la cuirasse du Général. Un impact assourdissant.

Le géant rit. D'un revers de sa lame, il projette Zolan contre un pilier de pierre, qui se fissure sous le choc.

Trémé surgit à son tour, filant tel un serpent noir.

Il attaque dans l'angle mort du Général, lame courte, mouvements nets, précis.

Clang. Clang. Clang. Chaque coup fait trembler les murs.

Mais le colosse encaisse tout. Son Nyama agit comme un bouclier vivant.

Il riposte, lent mais monstrueux. Trémé esquive de justesse, glisse, rebondit sur un mur et revient à la charge.

---

En bas, dans la cour éventrée

Ngwarr'Ken se fige.

Il lève la tête, une main encore poisseuse de sang.

Ngwarr'Ken (sourire large, yeux brillants) :

« Ah ouais… là-haut, c'est pas des câlins. C'est un vrai combat. »

---

Retour au sommet

Zolan revient dans la mêlée, esquivant de justesse une frappe oblique qui explose un pan de mur.

Lui et Trémé enchaînent, tels deux danseurs de guerre.

Un attaque.

L'autre couvre.

Une esquive.

Une frappe.

Une diversion.

Une feinte.

Un rugissement.

Mais le Général domine.

Il ne faiblit pas. Il impose sa présence, chaque pas fait vibrer la pierre, chaque attaque est une sentence.

Puis une faille.

Un coup de Trémé à la garde. Une déviation infime, mais suffisante.

La poignée de la Vraie Lame cède.

L'arme glisse hors de ses mains, tombant au sol dans un bruit sourd. Le général tente de la rattraper.

Trop tard.

Zolan bondit, roule, et l'attrape.

La lame vibre.

Son Nyama réagit instantanément. Elle reconnaît son nouveau porteur.

Zolan recule de quelques pas, les jambes fléchies, l'arme à deux mains.

Elle luit d'un éclat ancien, presque sacré.

Zolan (fixant Trémé, tendu) :

« Tiens-le. Je charge. »

Trémé n'attend pas de répétition. Il s'élance.

Le Général rugit.

Il frappe, balaye, tente de l'écraser sous son poing nu.

Trémé danse, saute, pare, tient bon. Ses os craquent. Il saigne. Mais il ne lâche rien.

Zolan ferme les yeux.

Il rassemble tout son Nyama. La Vraie Lame commence à brûler. Littéralement.

Un halo de lumière blanche et rouge entoure l'arme. Son masque s'illumine.

Zolan (hurle) :

> « Frappe du Cœur Ancien ! »

Il frappe.

L'air se déchire.

La lumière inonde la pièce.

La lame fend l'espace, créant une onde de choc qui souffle tout sur son passage.

Le Général est tranché net, du torse au bassin.

Son masque vole en éclats, projeté en mille morceaux.

Il ne dit rien.

Il tombe.

Silencieux.

---

5. L'effondrement

Le trône s'écroule.

Le sol se fissure sous les pieds des deux guerriers.

Des pans entiers de murs s'effondrent. Le plafond se craquelle.

Des cris en bas : les mercenaires fuient, paniqués.

Des bruits de pas.

Ngwarr'Ken débarque dans la salle, couvert de sang, tenant un bras qui n'est pas le sien.

Ngwarr'Ken :

« YOUPIIII, ON A GAGNÉ ?! … Bon d'accord, c'est moche, mais on a gagné. »

Trémé, haletant, s'effondre à genoux.

Il regarde Zolan, les bras ballants, la peau marquée de bleus noirs.

Trémé (voix rauque) :

« On a eu de la chance. Beaucoup. Si ce combat avait duré dix secondes de plus… »

Zolan, toujours debout, fixe la Vraie Lame.

Elle pulse faiblement. Comme vivante.

Zolan (sérieux, lentement) :

« On serait morts. »

Silence.

Le vent souffle à travers les ruines de la tour.

Et bas, très bas, une autre présence se réveille.

un grondement sourd fait trembler les fondations du tombeau. Des pierres roulent, les lianes frémissent, et soudain…

Une créature titanesque surgit du sommet des ruines : un monstre de roche vivante, fusionné à des racines anciennes. Ses yeux de pierre s'illuminent d'un éclat doré antique. C'est le Gardien du Tombeau, entité oubliée, conçue pour défendre les secrets des âges passés.

Il pousse un rugissement rauque, un cri primal chargé de mémoire et de colère, avant de bondir à une vitesse impensable vers le sarcophage.

> Ngwarr'Ken (calme, mais blasé) : « Tchrr… encore un. »

Il serre son arme, prend appui sur le sol, et fonce.

L'impact est sismique. Ngwarr'Ken déclenche une onde de choc en frappant de toutes ses forces. Mais la bête absorbe le coup, ses lianes vibrant d'une énergie étrange. D'un revers monstrueux, elle propulse Ngwarr'Ken dans un mur, pulvérisant les roches sur plusieurs mètres.

> Zolan (paniqué) : « Sensei ! »

Trémé tente d'invoquer une barrière de Nyama, mais la créature la traverse comme si elle n'existait pas, fonçant vers le sarcophage.

---

5. Le Tombeau de Djandjou s'ouvre

Le sol se fissure, une lumière spectrale s'échappe des gravures du sarcophage.

Zolan, à terre, lit le nom gravé sous la poussière :

> Zolan (à voix basse) : « …Le Dévoreur d'Âmes… ? »

Le couvercle du tombeau se soulève tout seul, lentement, dans un grincement sinistre.

Une silhouette maigre et blafarde émerge. Son corps semble presque squelettique, mais son aura… immense. Comme si le monde entier retenait son souffle.

> Trémé (terrorisée) : « C'est quoi ce… ce truc ? »

Djandjou ouvre les yeux. Deux fentes rouge sang. Il lève lentement sa main gauche, l'air absent. Sans incantation, sans expression. Juste un geste.

Une vague noire s'élève de sa paume, traverse l'air comme une lame éthérée, et frappe le Gardien.

La créature explose instantanément en milliers de particules de poussière, comme si elle n'avait jamais existé.

> Ngwarr'Ken (reprenant conscience) : « Qu'est-ce que… qui a fais ca ?. »

Un silence de mort s'installe.

Les trois compagnons fixent Djandjou. Il ne dit rien.

Son regard est vide, profond, ancien. Il analyse Zolan. Lentement. Comme s'il cherchait quelque chose. Pas une menace, non. Un souvenir. Une reconnaissance.

> Trémé (chuchotant) : « Il nous regarde… comme s'il nous connaissait. »

> Ngwarr'Ken (main sur son arme) : « Ou comme s'il attendait… qu'on fasse un faux pas. »

Zolan fait un pas. Le regard de Djandjou se fige sur lui. L'atmosphère devient lourde, comme si le temps ralentissait.

Puis, soudain, les yeux de Djandjou roulent. Il s'écroule au sol, inconscient.

> Zolan (intérieurement, le cœur battant) :

« Qui… était-ce vraiment ? Pourquoi il ne nous a pas attaqués ? Et ce pouvoir… ce Nyama… il était humain?. »

Quand l'onde dévastatrice de Djandjou pulvérise le Gardien du Tombeau, un silence lugubre s'abat. La poussière virevolte, suspendue dans l'air comme les dernières secondes d'un souffle éteint. Djandjou chancelle, ses traits creusés, puis s'effondre sans un mot.

Zolan (se précipitant) :

« Tiens bon, vieux frère… reste avec nous ! »

Ngwarr'Ken, implacable même dans l'urgence, sort un paquet d'herbes toniques et commence à les broyer.

Ngwarr'Ken :

« Tréme, couche-le sur les peaux. Feu rapide. S'il tient jusqu'à l'aube, il vivra. »

Tréme, déjà en mouvement, le dépose avec précaution. Le feu s'allume. Les visages sont tendus. Personne ne parle.

---

Le Réveil dans la Grotte

L'aube filtre à peine à travers la roche. Djandjou ouvre lentement les yeux. Son regard flotte, hésitant entre le présent et une mémoire lointaine.

Zolan (lui tendant un bol) :

« Bouillie d'igname. Mange. Même les esprits ont besoin de carburant. »

Djandjou fixe le bol, les doigts tremblants. Une cuillerée. Deux. Toujours ce silence, pesant.

Ngwarr'Ken (sans détour, les bras croisés) :

« T'as balancé un sort qui pourrait raser un village, et t'as même pas dit ton nom. Pourquoi nous avoir épargnés ? »

Djandjou baisse les yeux. Le feu se reflète dans ses pupilles comme des souvenirs brûlants. Il ne dit rien.

---

Une Journée de Silence

Le silence devient un membre du groupe. Djandjou marche avec eux, ramasse du bois, boit de l'eau quand on lui en donne, fixe la machette de Zolan comme s'il y lisait une ancienne prophétie.

Tréme (timidement) :

« Tu viens d'un ordre ancien ? D'un clan oublié ? »

Pas de réponse.

Zolan (sourcil levé) :

« T'es muet ou tu t'es juste juré de nous rendre fous à force de mystère ? »

Djandjou esquisse un sourire à peine visible… puis détourne le regard.

Ngwarr'Ken ne dit rien, mais ses yeux ne quittent pas l'étranger. Il a senti quelque chose. Une brume obscure autour de cet homme. Trop silencieux pour être innocent.

---

La Nuit de la Proposition

Le feu crépite. Le vent fredonne entre les pierres. Puis, Djandjou se lève. Lentement. Solennellement.

Djandjou (voix rauque, usée par les siècles) :

« Je voudrais… vous accompagner. »

Un long silence suit. Tréme relève la tête, surpris. Zolan cligne des yeux.

Zolan (moqueur, mais curieux) :

« Et voilà. Il parle. Et il veut marcher avec nous. T'es sûr que t'as bien mangé ? »

Ngwarr'Ken se lève, regard perçant. Il pose une main sur son sabre.

Ngwarr'Ken :

« Pourquoi ? Pourquoi nous suivre, nous faire confiance ? Tu n'as rien dit, rien montré. On ne sait même pas si tu dors ou si tu planifies notre mort. »

Djandjou regarde les flammes. Longtemps. Puis :

Djandjou :

« J'ai plus de foyer. Plus de mission. Mais avec vous… je sens quelque chose. Un lien. Comme si… c'était là que je devais aller. »

Ngwarr'Ken le jauge longuement. Puis sourit. Un rictus dur, mais sincère.

Ngwarr'Ken :

« Alors marche avec nous. Mais sache une chose : je dors d'un œil. Le jour où tu dévies, c'est le jour où je redeviens bourreau. »

Djandjou incline la tête. Ni remerciement, ni défi. Juste un accord silencieux.

---

Un Nouveau Groupe en Marche

Le soleil naît sur une nouvelle alliance.

Zolan, déterminé, serre la machette comme un pacte.

Tréme, dissimule son secret et ses doutes.

Ngwarr'Ken, le vieux démon au regard vif, trace la voie sans jamais tourner le dos.

Et Djandjou, marche à leurs côtés. Présent, mais énigmatique. Proche, mais lointain.

Leur aventure vient de changer de ton. Et il nous réserve des aventure épique c'est ici que commence AFUƐ NYAMA.

A SUIVRE….