La pluie s'abattait sur la ville comme une armée de tambours. Les gouttes s'écrasaient contre les vitres, glissaient le long des toits, et transformaient les ruelles en miroirs sombres où les lampadaires se reflétaient comme des spectres fatigués.
C'était une nuit ordinaire pour certains, mais pour d'autres, elle marquait le début d'une série de disparitions qui allait hanter la ville pendant longtemps.
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La disparition
À vingt-trois heures passées, le commissariat reçut un appel paniqué. Une jeune femme, Clara Morel, n'était jamais rentrée chez elle après son service au café du centre. Son sac avait été retrouvé dans une ruelle, intact, avec son téléphone encore allumé. Mais aucune trace d'elle.
Le capitaine de police soupira en consultant le dossier : encore une disparition. La troisième en deux semaines. Et toujours le même schéma : aucun témoin fiable, aucun indice tangible. Comme si les victimes s'étaient évaporées dans l'air.
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L'enquêteur
Pendant ce temps, dans un petit appartement au quatrième étage d'un immeuble décrépit, Élise Marceau, jeune détective privée, relisait les notes qu'elle avait accumulées sur les disparitions.
Elle n'était pas officiellement sur l'affaire, mais son instinct lui disait que quelque chose clochait. Trop de coïncidences, trop de silences dans les rapports.
Son bureau était encombré de dossiers, de photos imprimées, de cartes de la ville couvertes de cercles rouges. Chaque disparition semblait reliée à un quartier différent, mais toujours à la même heure : entre vingt-deux heures et minuit.
Alors qu'elle s'apprêtait à fermer son carnet, une enveloppe glissa sous sa porte. Pas de timbre, pas d'adresse. Juste son nom écrit à l'encre noire : Élise.
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La lettre
Elle hésita un instant, puis déchira l'enveloppe. À l'intérieur, une feuille pliée en deux. Les mots étaient tracés d'une écriture nerveuse :
> « Tu cherches des réponses. L'Ombre les détient toutes. Mais attention : chaque pas que tu feras te rapprochera de lui. »
En bas, une adresse griffonnée : Rue des Tisserands, 11.
Élise sentit un frisson parcourir son dos. Qui savait qu'elle enquêtait ? Et surtout… qui était l'Ombre ?
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La ruelle
Elle enfila son manteau, glissa son carnet dans sa poche et sortit dans la nuit. La pluie avait ralenti, mais l'air restait lourd, saturé d'humidité.
La Rue des Tisserands était une ruelle oubliée, coincée entre deux entrepôts abandonnés. Les murs étaient couverts de graffitis effacés, et les lampadaires clignotaient comme s'ils hésitaient à rester allumés.
À l'adresse indiquée, elle trouva une porte métallique entrouverte. Derrière, un couloir sombre menait à une pièce vide. Sur le sol, une chaise renversée. Et au mur, une inscription tracée à la craie :
> « L'Ombre veille. »
Élise s'approcha, le cœur battant. Elle sortit son téléphone pour prendre une photo, mais l'écran s'éteignit brusquement. Plus de batterie. Pourtant, elle l'avait chargé avant de partir.
Un bruit derrière elle. Comme un souffle. Elle se retourna, mais la ruelle était déserte.
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Le premier indice
Sur la chaise renversée, elle remarqua un petit objet : une clé rouillée, attachée à un ruban noir. Elle la prit, l'examina. Pas de numéro, pas de marque. Juste une clé anonyme.
Elle la glissa dans sa poche, consciente que ce geste la liait désormais à quelque chose de plus grand qu'elle.
Alors qu'elle quittait la ruelle, une silhouette se dessina au bout du chemin. Immobile, presque fondue dans l'ombre.
Élise cligna des yeux… et la silhouette avait disparu.
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Cliffhanger
De retour chez elle, elle posa la clé sur son bureau. La pluie recommençait à tomber, plus forte, comme pour effacer les traces de la nuit.
Elle relut la lettre encore une fois. Les mots semblaient vibrer sous ses yeux. « Chaque pas que tu feras te rapprochera de lui. »
Élise comprit que l'enquête venait de commencer. Et que l'Ombre savait déjà qu'elle était sur sa trace.