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Chapter 7 - Chapitre 8 — L’éclat qui se voit lui-même

« Ce que les autres appellent miracle,

moi je l'appelle : ce n'est que le début. »

Toute la ville parlait de lui.

Pas comme l'ombre du Prince.

Pas comme le cobaye d'une apothicaire cruelle.

Non.

Ils disaient son nom avec prudence.

Avec admiration. Parfois avec crainte.

Xū Fang.

Un jeune homme à la beauté troublante, au regard insondable.

Mais surtout… un guérisseur comme on n'en avait jamais vu.

Huit mois.

Cela faisait huit mois depuis les premières injections de Yuèyao.

Huit mois de douleurs, de fièvres, de cauchemars.

Huit mois de silence. D'observation. D'apprentissage. D'endurance.

Et de cette agonie, il avait forgé un art nouveau.

Un remède capable d'effacer une cicatrice sans laisser la moindre trace.

Comme si la blessure… n'avait jamais existé.

Le peuple parlait de miracle.

Lui, il appelait ça :

Le commencement.

En vérité, Xū Fang avait déjà conçu des dizaines de remèdes inédits.

Mais la plupart restaient cachés.

Trop puissants. Trop dangereux.

Ou… trop personnels.

Certains flacons dormaient dans une boîte scellée, sous son lit.

Des liquides opaques, aux reflets inquiétants.

Et sur chacun, une étiquette sans nom.

« Pas encore. »

Et ce que personne ne savait non plus…

C'est qu'à force de survivre aux poisons de Yuèyao,

son propre sang était devenu toxique.

Par accident ?

Au début, oui.

Mais maintenant ?

Par choix.

Il avait même mis au point un antidote qui désactive ou réactive cette toxicité à volonté.

Son sang était devenu une arme.

Silencieuse. Lente. Contrôlée.

Même Yuèyao n'en revenait pas.

— « Tu es allé plus loin que moi… » avait-elle murmuré une nuit.

— « Non, » avait répondu Ken.

— « J'ai juste survécu plus longtemps. »

Mais la médecine n'était pas sa seule victoire.

À force de l'observer, il avait aussi appris la cuisine, l'alchimie des goûts, l'écoute du silence.

La façon dont un plat peut révéler un cœur.

Comment un silence peut humilier plus qu'un mot.

Il avait appris la perception.

Et à travers cela…

Il avait reconstruit sa beauté.

Sa peau était lisse comme du verre ancien.

Ses yeux sombres brillaient comme deux abîmes lumineux.

Ses cheveux reflétaient la lumière d'une manière impossible à copier.

Il était devenu un être qui semblait trop parfait pour ce monde.

Trop sculpté. Trop silencieux. Trop… vivant.

Et désormais, dans les murmures chuchotés,

un autre nom revenait :

Liyan.

Le Prince de glace.

L'icône du raffinement et du pouvoir.

Mais aujourd'hui…

Xū Fang était devenu son égal.

En beauté.

En aura.

En mystère.

La seule différence ?

Liyan était un prince.

Xū Fang, un serviteur.

Et pourtant…

Liyan le regardait avec fierté.

— « Tu es devenu ce que moi seul aurais pu imaginer, » dit-il un soir.

— « Et ça… c'est beau. »

Ils étaient devenus comme deux astres jumeaux.

L'un né noble.

L'autre, forgé dans le feu.

Ce soir-là, ils arrivèrent ensemble à une grande réception de la noblesse.

Les conversations s'interrompirent.

Les regards se figèrent.

Une tension muette envahit la salle.

— « Qui est ce garçon ? »

— « Ce n'est pas un simple serviteur… »

— « Il brille comme un noble, mais je ne le connais pas… »

Une femme élégante s'approcha de Liyan.

— « Votre Grâce… comment avez-vous trouvé un tel joyau ? »

Liyan sourit.

— « Lui ? C'est mon meilleur disciple. »

Dans l'ombre d'un pilier, Yuèyao observait.

Elle ne portait pas sa robe d'apothicaire ce soir-là.

Mais son regard restait chirurgical.

Elle vit Ken.

Et murmura dans le silence :

— « Ce n'est pas mon disciple.

C'est… ma plus belle expérience.

Le cobaye ressuscité. »

Pendant que les autres célébraient, Ken, lui, pensait.

Cela fait deux ans que je suis coincé dans ce monde.

Deux ans loin de mon père, de ma mère… de ma petite sœur.

Il regarde les nobles.

Les sourires. Les robes. Le théâtre.

Et il murmure pour lui-même :

— « Quand j'étais esclave, personne ne se souciait de moi.

Maintenant que je montre quelque chose… tout le monde me veut.

C'est triste que le monde fonctionne comme ça. »

Il baisse les yeux.

Mais son regard, lui, brûle encore.

🩸 Fin du Chapitre 8

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