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L'héritier du sang

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Synopsis
LES LIGNÉES ANCESTRALES Trois semaines. C'est tout ce qu'il reste à Kain Vorthak avant que l'Académie ne l'expulse définitivement—dix-huit ans, sans pouvoir, et le plus grand échec de sa lignée légendaire. Chaque jour, il regarde les étudiants des Lignées Sacrées maîtriser la magie de lumière alors qu'il n'arrive même pas à manifester la plus simple capacité obscure. Chaque nuit, il compte les pièces d'or qu'il n'a pas pour payer ses dettes qui s'accumulent. Chaque matin, il endure les moqueries de ses pairs qui voient en lui la preuve vivante que même les lignées les plus anciennes peuvent produire des ratés sans valeur. Mais le désespoir pousse les gens vers des endroits sombres. Quand l'humiliation devient insupportable, Kain fuit dans les égouts abandonnés sous l'Académie—et tout change. Une seule rencontre avec une créature corrompue éveille quelque chose qui dormait dans son sang depuis des générations. Quelque chose d'affamé. Quelque chose qui se souvient de ce que signifie être vraiment puissant. Un héritage vampirique qui faisait autrefois trembler les empereurs. Maintenant, Kain fait face à un choix impossible. Le don de l'éveil grandit chaque jour, murmurant des promesses de la force qu'il a toujours désirée. Mais à chaque utilisation, chaque drain d'énergie vitale, il se sent changer—devenant plus froid, plus affamé, plus enclin à voir les autres comme des proies plutôt que comme des personnes. Elena Drakemoor, une étudiante brillante avec une connaissance mystérieuse de sa lignée, propose de l'aider à contrôler ces nouvelles capacités dangereuses. Mais même elle semble avoir peur de ce qu'il pourrait devenir. Dans un monde où les Lignées Obscures marchent sur le fil du rasoir entre acceptation et persécution, un faux pas pourrait tout détruire. Le compte à rebours continue. La faim grandit. Et quelque part dans les profondeurs de son pouvoir naissant, Kain peut sentir les souvenirs d'ancêtres qui ont choisi la damnation plutôt que la faiblesse. Trouvera-t-il la force de rester humain, ou trois semaines suffiront-elles pour qu'il devienne le monstre que tout le monde attend ? L'EXPÉRIENCE QUI VOUS ATTEND Progression Sombre : Observez un échec désespéré se transformer en quelque chose de terriblement puissant—mais à quel prix pour son âme ? Croissance Méritée : Chaque capacité vient à travers la lutte, le sacrifice, et des choix moraux de plus en plus difficiles qui façonnent définitivement qui devient Kain. Évolution Vampirique : Système de drain unique où devenir plus fort signifie devenir plus affamé, avec cinq techniques distinctes qui brouillent la ligne entre survie et prédation. Mystères de l'Académie : Institution magique d'élite cachant des secrets sombres, des portails dimensionnels générant des créatures cauchemardesques, et d'anciennes conspirations qui voient l'éveil de Kain comme un salut ou un apocalypse. Choix Impossibles : Pas de héros ou de méchants—seulement des gens prenant des décisions désespérées où chaque victoire exige un morceau de leur humanité. CE QUI REND CETTE HISTOIRE DIFFÉRENTE AUCUN Pouvoir Instantané - Chaque victoire gagnée par le sang et le sacrifice AUCUNE Distraction Harem - Relations concentrées avec un vrai poids émotionnel AUCUNE Armure Scénaristique - Les personnages font face aux conséquences permanentes de leurs choix Horreur Psychologique - Des monstres qui attaquent l'esprit, pas seulement le corps Complexité Morale - Le pouvoir exige toujours un prix qui mérite d'être questionné Pour les lecteurs qui ont dévoré : l'atmosphère de Shadow Slave, la progression de Solo Leveling, la construction du monde de Lord of the Mysteries, la complexité morale de Reverend Insanity. « Parfois, ce qui nous sauve est exactement ce qui nous damne. » Rejoignez le compte à rebours de Kain—trois semaines pour maîtriser les ténèbres avant qu'elles ne le maîtrisent. Dans un monde où le pouvoir signifie la survie, deviendra-t-il le prédateur... ou la
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Chapter 1 - L'ÉVEIL DANS LES ÉGOUTS

*« Parfois, ce qui nous sauve est exactement ce qui nous damne. »*

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La lame de bois fendit l'air avec un sifflement pathétique avant de s'écraser contre le mur de pierre dans un claquement sec. Autour de moi, les rires fusèrent comme des coups de fouet.

« Encore raté, Vorthak ! » lança Marcus Brightshield depuis les gradins de l'arène d'entraînement, sa voix portant cette arrogance naturelle qui semblait couler dans les veines de toutes les lignées sacrées. « À ce rythme, même les rats des égouts se défendraient mieux que toi ! »

Mes joues s'embrasèrent. Dix-huit ans, et j'étais encore là, dans cette maudite académie, à échouer lors d'un entraînement public devant une centaine d'étudiants qui me regardaient comme un animal de foire. Déjà redoublé deux fois. Le dernier de ma promotion. Le seul sans la moindre manifestation de lignée.

Kain Vorthak, le raté absolu.

« Concentration, Vorthak, » grogna Maître Aurelius depuis le centre de l'arène, ses cheveux dorés brillant d'une lueur surnaturelle. Une démonstration subtile de sa maîtrise de la lignée sacrée – comme si j'avais besoin qu'on me rappelle à quel point j'étais ordinaire. « Trois semaines avant les examens finaux. Si tu échoues encore... »

Il n'eut pas besoin de terminer. Tout le monde connaissait le règlement : trois échecs aux examens finaux égalaient l'expulsion définitive. Retour au village natal. Honte familiale éternelle. Vie de laboureur pour celui qui portait le nom d'une des plus anciennes lignées obscures de l'empire.

Enfin, *supposément*. Parce que jusqu'à présent, j'avais autant de pouvoirs vampiriques qu'un caillou.

Je ramassai l'épée d'entraînement, mes mains tremblant légèrement. La fatigue, bien sûr. Pas la peur. Jamais la peur. Les Vorthak ne connaissaient pas la peur, d'après les histoires. Ils connaissaient la soif, la chasse, la domination absolue de leurs ennemis.

Moi, je connaissais surtout l'humiliation quotidienne et les dettes qui s'accumulaient.

« Allez, Kain ! » Une voix féminine s'éleva depuis les gradins. Je cherchai instinctivement la source, mais ne vis qu'une mer de visages moqueurs. Probablement quelqu'un qui se fichait de moi. Ou pire, quelqu'un qui me prenait en pitié.

Je levai l'épée à nouveau, essayant de me souvenir des techniques que Maître Aurelius nous avait montrées. *Garde haute, pied droit en avant, rotation du poignet...*

« Pathétique, » murmura Darius Blackthorn à côté de moi, assez fort pour que je l'entende. Le fils du duc, futur héritier d'un titre et d'une fortune qui dépassait l'imagination. Cheveux noirs parfaitement coiffés, posture impeccable, lignée sacrée si pure qu'il brillait littéralement quand il se concentrait. Mais sous cette perfection apparente, je captai quelque chose d'autre dans sa voix – une pointe d'incertitude, presque de désespoir. Comme si humilier les autres était sa façon de masquer ses propres doutes. « Mon petit frère de huit ans se battrait mieux. »

Ma main se crispa sur la poignée. Quelque chose de chaud et de désagréable remonta dans ma gorge – une sensation que j'avais appris à reconnaître ces derniers mois. La colère. Pure, brûlante, inutile.

L'épée siffla à nouveau. Cette fois, elle toucha la cible... avant de rebondir mollement sans même laisser une égratignure.

L'explosion de rires qui suivit résonna dans toute l'arène comme un tonnerre de mépris. Je restai là, figé, l'épée pendant au bout de mon bras comme un membre mort.

« Assez ! » La voix de Maître Aurelius claqua dans l'air. « Cours terminé. Vorthak, reste. »

Oh, parfait. Une humiliation privée pour couronner la publique.

Les autres étudiants se dispersèrent en bavardant et en riant, leurs voix s'estompant dans les couloirs de pierre de l'académie. Darius me lança un dernier regard de dédain avant de partir, flanqué de sa cour habituelle de nobles mineurs.

Quand nous fûmes seuls, Maître Aurelius s'approcha. De près, on voyait les rides autour de ses yeux – des années à former de jeunes lignées pour servir l'Empire. Des années à voir des prodiges maîtriser en quelques semaines ce que j'échouais à comprendre en trois ans.

« Kain, » dit-il, et pour une fois, sa voix était dépourvue de cette impatience habituelle. Presque... compatissante ? « Nous devons parler. »

Mon estomac se noua. « Si c'est pour m'expliquer que je suis un échec, j'ai déjà compris le message. »

« Non. » Il soupira et s'assit sur un banc, m'invitant d'un geste à faire de même. « C'est pour te dire qu'il existe peut-être une... alternative. »

Je m'assis, méfiant. Dans mon expérience, quand les adultes parlaient d'« alternatives », cela signifiait généralement quelque chose d'humiliant ou de dangereux.

« Les examens de fin d'année incluent une épreuve pratique dans les portails, » continua-t-il. « Normalement, les étudiants de ton... niveau n'y participent pas. Mais si tu acceptais d'être volontaire pour une mission d'exploration dans un Portail C... »

« Un Portail C ? » Ma voix se brisa légèrement. Même les Portails C – les plus "sûrs" de tous – avaient un taux de mortalité de dix pour cent pour les étudiants. « Vous voulez que je me suicide ? »

« Je veux te donner une chance de prouver ta valeur autrement que par l'épée. » Ses yeux dorés me fixèrent intensément. « Parfois, Kain, notre véritable nature ne se révèle que face au danger absolu. »

*Notre véritable nature.* Les mots restèrent suspendus dans l'air entre nous. Avait-il deviné ? Était-ce si évident que je portais le nom d'une lignée que je ne pouvais pas manifester ?

« Je... j'ai besoin de réfléchir. »

« Bien sûr. » Il se leva, épousseta sa robe d'instructeur. « Mais ne réfléchis pas trop longtemps. Les places sont limitées, et d'autres étudiants en difficulté... »

Il n'eut pas besoin de terminer. Je savais exactement quels autres étudiants. Ceux qui, comme moi, se trouvaient au bord du gouffre académique mais qui avaient au moins la décence d'avoir *quelques* capacités magiques.

Après son départ, je restai seul dans l'arène vide. Le silence pesait comme une chape de plomb. Dehors, j'entendais les voix des autres étudiants qui se dirigeaient vers les dortoirs, probablement pour se préparer pour le dîner. Des vies normales. Des avenirs assurés.

Moi, j'avais le choix entre l'humiliation de l'expulsion et la mort probable dans un portail dimensionnel.

Génial.

Je finis par me lever et me diriger vers les dortoirs, l'épée d'entraînement toujours à la main. Mes pieds me portèrent machinalement à travers les couloirs de marbre de l'académie, sous les portraits des anciens élèves devenus héros, généraux, ou empereurs. Leurs yeux peints semblaient me juger à chacun de mes pas.

*Tu ne seras jamais comme eux.*

*Tu n'es qu'un raté.*

*Tu ne mérites même pas le nom que tu portes.*

Mais pourquoi retourner là-bas ? Pour écouter Darius et sa clique célébrer mon humiliation de cet après-midi ? Pour voir leurs regards de pitié ou de mépris ? Non. Mes pas ralentirent, puis s'arrêtèrent complètement devant un couloir latéral que je connaissais bien – celui qui menait aux anciennes cuisines du sous-sol.

Les voix dans ma tête devenaient de plus en plus fortes, mais maintenant j'avais un plan. Pas pour retourner à ma chambre. Pas pour affronter les rires et les chuchotements. Je voulais juste... disparaître. Un moment. Le temps de respirer sans que quelqu'un me rappelle mon échec.

Quand j'arrivai finalement aux dortoirs plus tard, espérant récupérer discrètement quelques affaires, je trouvai mes possessions empilées devant ma porte. Une note officielle aux armoiries de l'académie était épinglée sur mon sac.

*En raison d'impayés persistants, cette chambre sera réaffectée à compter de demain matin. Vos effets personnels doivent être récupérés avant minuit, faute de quoi...*

Je laissai tomber la note sans la finir. Dans ma poche, le papier froissé de la lettre d'administration semblait peser mille tonnes. *Rappel final : Le solde de 200 pièces d'or...* Deux cents pièces d'or. Autant dire une fortune pour quelqu'un comme moi. Sans bourse d'étude – révoquée après mon second échec aux examens – et sans famille pour m'aider, j'étais condamné.

La clé finit par apparaître au fond de ma botte, où je l'avais glissée par habitude. Je ramassai mes affaires avec une amertume qui me brûlait la gorge. C'était fini. Tout était fini.

Expulsion du dortoir, dettes impossibles à rembourser, et dans trois semaines, l'expulsion académique définitive. Je serais officiellement le plus grand échec de l'histoire récente de l'académie.

Un sanglot m'échappa, puis un autre. Je serrai les poings si fort que mes ongles s'enfoncèrent dans mes paumes, espérant que la douleur physique chasserait l'autre – celle qui me broyait la poitrine comme un étau.

*Pathétique.* La voix de Darius résonnait encore dans ma tête. *Mon petit frère de huit ans se battrait mieux.*

Il avait raison. Tout le monde avait raison. J'étais pathétique.

Mais quelque chose en moi se rebellait contre cette acceptation. Une petite voix, tenace, qui refusait de se taire : *Et si tu n'avais jamais eu l'occasion de montrer ce dont tu es capable ? Et si tout ce temps, tu avais cherché ta force au mauvais endroit ?*

Je me relevai brusquement, essuyant mes joues d'un revers de manche rageur. Assez. Assez de pleurer, assez d'apitoiement, assez de tout. Si j'allais échouer de toute façon, autant que ce soit en essayant quelque chose de différent. Quelque chose que personne n'attendait du "raté de l'académie".

Je rassemblai mes affaires dans un sac de voyage usé et quittai la chambre sans me retourner. Mes pas résonnèrent dans les couloirs déserts alors que je me dirigeais vers... quelque part. N'importe où plutôt que ces murs qui avaient été témoins de mon humiliation quotidienne.

L'académie était vaste, avec de nombreux recoins et passages peu fréquentés. Je connaissais bien ces endroits – j'avais passé trois ans à les utiliser pour éviter les confrontations et les moqueries. Il y avait une vieille porte au sous-sol, près des anciennes cuisines, qui donnait sur un réseau d'égouts abandonnés. Personne n'y allait jamais.

Parfait pour quelqu'un qui voulait disparaître.

La porte grinça en s'ouvrant, révélant un escalier de pierre qui s'enfonçait dans l'obscurité. Une odeur d'humidité et de renfermé me gifla le visage. J'hésitai un instant – ces tunnels avaient la réputation d'être dangereux, infestés de créatures ayant échappé aux Portails C voisins – puis haussai les épaules.

Qu'est-ce qui pouvait m'arriver de pire ?

Je descendis les marches, mon sac sur l'épaule et l'épée d'entraînement toujours à la main. L'obscurité m'engloutit progressivement, mais mes yeux s'adaptèrent plus vite que je ne l'aurais cru. Étrange. D'habitude, j'avais du mal à voir dans le noir.

Le tunnel s'étendait devant moi, ses murs de pierre suintant d'humidité. De la mousse phosphorescente poussait par endroits, diffusant une faible lueur verdâtre. Au loin, j'entendais le clapotis de l'eau et d'autres sons moins identifiables.

Je marchai sans but précis, laissant mes pieds choisir la direction. Les tunnels se ramifiaient dans toutes les directions, formant un véritable labyrinthe sous l'académie. Certains passages étaient si étroits qu'il fallait s'y faufiler de côté, d'autres si larges qu'on pouvait y faire rouler un chariot.

Au bout d'une heure – ou peut-être deux, le temps perdait son sens dans ces profondeurs –, j'arrivai dans une vaste salle circulaire. Le plafond disparaissait dans l'obscurité, et plusieurs tunnels convergeaient vers ce point central. Au milieu, une ancienne fontaine décorative laissait échapper un filet d'eau claire.

Je m'assis sur le rebord de pierre et posai mon sac à côté de moi. Le silence était total, brisé seulement par le murmure de l'eau. Pour la première fois depuis des mois, je me sentais... apaisé. Ici, personne ne pouvait me juger. Personne ne connaissait mon nom ou mes échecs. J'étais juste... moi.

C'est alors que je l'entendis.

Un grattement. Léger, mais distinct. Quelque chose bougeait dans l'un des tunnels.

Je me figeai, la main se resserrant instinctivement sur l'épée d'entraînement. *Probablement juste un rat*, me dis-je. *Ou un chat sauvage.*

Le grattement se rapprochait. Et avec lui, une odeur... particulière. Métallique et douceâtre à la fois, comme du cuivre chauffé mélangé à du miel pourri.

Mes narines se dilatèrent malgré moi. Cette odeur... elle déclenchait quelque chose en moi. Quelque chose que je n'arrivais pas à identifier mais qui faisait accélérer mon cœur et aiguisait mes sens.

La créature émergea du tunnel le plus sombre.

Au premier regard, on aurait dit un gros rat. Mais en regardant mieux, on voyait les détails qui n'allaient pas : les yeux trop intelligents, d'un rouge rubis qui brillait dans l'obscurité. Les griffes trop longues, qui résonnaient contre la pierre comme des lames. Et surtout, cette aura... malveillante, corrosive, qui vous donnait envie de fuir en courant.

Un escapé de portail. Une de ces créatures corrompues qui parfois traversaient les dimensions et infestaient notre monde.

Je devrais être terrorisé. Je devrais courir. À la place, je me levai lentement, l'épée brandie devant moi, et quelque chose d'étrange se produisit.

J'avais faim.

Pas de nourriture. Une faim différente, plus profonde. Une faim qui me dévorait l'estomac et faisait trembler mes mains. Mes canines me faisaient mal, comme si elles voulaient percer mes gencives.

La créature me regarda, ses yeux rouges plissés, et émit un sifflement qui ressemblait presque à un rire. Puis elle bondit.

Mes réflexes prirent le dessus. Je n'avais jamais été doué à l'épée, mais là, quelque chose était différent. Mes mouvements étaient plus fluides, plus rapides. L'épée de bois fendit l'air et percuta la créature en plein vol, l'envoyant rouler sur le sol de pierre.

Elle se releva immédiatement, apparemment indemne, et chargea à nouveau. Cette fois, ses griffes trouvèrent leur marque et déchirèrent ma tunique, traçant trois lignes sanglantes sur mon bras gauche.

La douleur me fit siffler entre mes dents, mais elle fut immédiatement remplacée par autre chose. Une rage froide, calculatrice. Et surtout, cette faim dévorante qui me consumait de l'intérieur.

Un frisson d'horreur me parcourut l'échine. *Qu'est-ce qui m'arrive ? Qu'est-ce que cette... soif ?* Mais même en me posant la question, une partie de moi – une partie sombre et affamée – connaissait déjà la réponse. Et cette partie réclamait plus.

La créature se prépara pour un troisième assaut, mais cette fois, je fus plus rapide. Je lâchai l'épée et plongeai vers elle, mes mains nues tendues devant moi, poussé par un instinct que je ne comprenais pas mais qui semblait gravé dans mes os.

Contact.

Le monde explosa en sensations.

L'énergie vitale de la créature déferla en moi comme un torrent, brûlante et enivrante. Je sentis chacune de ses émotions – la surprise, la peur, puis une agonie indescriptible alors que je vidais littéralement sa force vitale. Mes plaies se refermèrent instantanément. Mes muscles se gonflèrent de puissance. Ma vision devint si aiguë que je pouvais compter chaque grain de poussière dans l'air.

La créature se flétrit entre mes mains, sa fourrure devenant terne, ses yeux perdant leur éclat rubis. En quelques secondes, il ne resta qu'une coquille vide, un corps desséché qui s'effrita en poussière quand je le relâchai.

Je restai agenouillé sur le sol de pierre, haletant, mes mains tremblant devant moi. Un dégoût profond me submergeait – non pas du drain lui-même, mais du plaisir que j'y avais pris. Cette faim satisfaite, cette ivresse de la puissance... c'était exactement ce qu'on racontait sur les vampires dans les légendes. Les monstres assoiffés de sang.

*Qu'est-ce que j'étais en train de devenir ?*

Qu'est-ce qui venait de se passer ? Qu'est-ce que j'avais fait ? Et surtout – pourquoi une partie de moi voulait-elle recommencer ?

« Impressionnant. »

Je sursautai et me retournai d'un bond. Une silhouette se tenait à l'entrée de l'un des tunnels – une jeune fille à peu près de mon âge, avec de longs cheveux châtains et des yeux d'un vert profond qui semblaient briller d'une lumière intérieure.

Elena Drakemoor. Je la connaissais de vue – difficile de l'ignorer quand elle était l'une des rares étudiantes de l'académie à avoir des visions prophétiques authentiques. Les professeurs la consultaient parfois, et les autres étudiants la regardaient avec un mélange de respect et de méfiance.

Qu'est-ce qu'elle faisait ici ?

« Tu... tu as vu ? » balbutiai-je, tentant désespérément de trouver une explication plausible à ce qui venait de se produire.

Elle s'approcha, ses pas silencieux sur la pierre humide. Son expression était... curieuse ? Pas terrifiée, pas dégoûtée. Juste... intriguée.

« J'ai vu, » dit-elle simplement. « Et je dois dire que c'était exactement ce que mes visions m'avaient montré. »

« Tes visions ? »

« Mmm. » Elle s'arrêta à quelques mètres de moi, assez près pour que je puisse voir les détails de son visage – les taches de rousseur sur ses joues, la petite cicatrice près de son sourcil gauche, l'intelligence aiguë qui brillait dans ses yeux. « Cela fait des semaines que je rêve de toi, Kain Vorthak. Un garçon perdu qui découvre ce qu'il est vraiment dans l'obscurité, loin des regards indiscrets. »

Mon nom dans sa bouche me fit frissonner. « Tu sais qui je suis ? »

« Tout le monde sait qui tu es. » Un sourire triste étira ses lèvres. « Le raté célèbre. Celui qui porte un nom légendaire sans pouvoir l'honorer. Sauf que... » Elle désigna les restes poudreux de la créature. « Il semblerait que tu aies simplement eu besoin du bon... catalyseur. »

Je reculai instinctivement. « Je ne sais pas ce qui s'est passé. Ce n'était pas... je ne voulais pas... »

« Tu ne voulais pas quoi ? Survivre ? Découvrir que tu es exactement ce que ton nom suggère ? » Elle pencha la tête, m'étudiant comme un spécimen fascinant. « Tu es un vampire, Kain. Un vrai. Je peux le sentir maintenant – cette aura, cette puissance qui couve sous la surface. »

*Vampire.* Le mot résonna dans ma tête comme un gong. Bien sûr. C'était évident, maintenant que quelqu'un l'avait dit à voix haute. La faim, la soif d'énergie vitale, la façon dont j'avais drainé cette créature...

« Mes ancêtres, » murmurai-je. « Les Vorthak étaient... »

« Des vampires. Oui. » Elle s'assit gracieusement sur le rebord de la fontaine, comme si nous discutions de la météo et non de ma transformation en créature de cauchemar. « Kaelen Vorthak, ton ancêtre, était l'un des plus puissants de son époque. Jusqu'à ce qu'il soit assassiné et que sa lignée soit... dispersée. »

« Et tu n'as pas peur ? » Les mots sortirent plus amers que je ne l'avais voulu. « Tu ne vas pas courir prévenir les autorités que le raté de l'académie est en fait un monstre assoiffé de sang ? »

Son rire tinta dans la caverne comme des clochettes d'argent. « Peur ? Kain, j'ai passé ma vie entière à avoir des visions de futurs possibles. Des guerres, des morts, des catastrophes. Et sais-tu ce que j'ai vu le plus souvent ces derniers mois ? »

Je secouai la tête.

« Toi. » Ses yeux verts me fixèrent intensément. « Pas le raté de l'académie. Pas le garçon humilié qui rate tous ses coups d'épée. Toi, tel que tu es vraiment. Puissant. Dangereux. Et absolument crucial pour l'avenir de cet empire. »

« Tu divagues. » Mais même en disant cela, je sentais quelque chose en moi – une étincelle de... quoi ? Espoir ? Orgueil ? « Je ne suis personne. Je ne suis rien. »

« Tu es un Vorthak. » Elle se leva et s'approcha encore, jusqu'à ce que je puisse sentir son parfum – quelque chose de floral mélangé à l'odeur de parchemin ancien. « Et que cela te plaise ou non, cela fait de toi quelqu'un d'important. De très important. »

« Même si c'était vrai... » Je regardai mes mains, encore tremblantes de l'énergie résiduelle du drain. « Même si j'avais vraiment ces pouvoirs... À quoi bon ? Dans trois semaines, je serai expulsé. Dans vingt-quatre heures, je serai à la rue. »

« À moins que... » Elle laissa sa phrase en suspens, un sourire mystérieux aux lèvres.

« À moins que quoi ? »

« À moins que tu acceptes l'aide de quelqu'un qui a passé sa vie à étudier les lignées obscures. Quelqu'un qui comprend ce que tu traverses. Quelqu'un qui a peut-être quelques idées sur la façon de... contourner tes problèmes actuels. »

Je la fixai, incrédule. « Tu voudrais m'aider ? Pourquoi ? »

« Parce que mes visions ne mentent jamais. Et selon elles, nos destins sont liés, Kain Vorthak. » Elle tendit la main vers moi, paume ouverte. « La question est : es-tu prêt à découvrir qui tu es vraiment ? »

Je regardai sa main tendue, puis son visage. Il y avait quelque chose dans ses yeux – une sincérité, une détermination qui me rappelait... moi. Enfin, ce que j'aurais aimé être. Quelqu'un qui savait ce qu'il voulait et n'avait pas peur de l'atteindre.

Pour la première fois depuis des mois, depuis des années peut-être, je sentis cette sensation étrange et presque oubliée qu'on appelle l'espoir.

Je pris sa main.

« D'accord, » dis-je, et ma voix sonna plus ferme que je ne l'avais entendue depuis longtemps. « Montre-moi. »

Son sourire s'élargit, illuminant son visage entier. « Excellent. Dans ce cas, nous ferions mieux de remonter. Nous avons beaucoup de travail devant nous, et très peu de temps. »

« Nous ? »

« Bien sûr, nous. » Elle me lâcha la main et se dirigea vers l'un des tunnels, me faisant signe de la suivre. « Tu ne pensais tout de même pas que j'allais te laisser naviguer dans tout ça tout seul ? »

Alors que nous quittions la caverne, laissant derrière nous les restes poudreux de ma première victime, je sentis quelque chose changer en moi. Ce n'était pas seulement les nouveaux pouvoirs qui couraient dans mes veines comme une drogue enivrante. C'était autre chose.

Pour la première fois de ma vie, je n'étais plus seul.

Et peut-être – peut-être – que j'étais enfin sur le point de découvrir qui j'étais vraiment.

Derrière nous, dans l'obscurité de la caverne, quelque chose bougea. Une ombre qui n'en était pas une, un murmure qui ressemblait presque à un nom.

*Kaelen.*

Mais nous étions déjà trop loin pour l'entendre.

---

**FIN DU CHAPITRE 1**