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Mulshigan_le Mafieux aux deux visages

Joya_Ben
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Synopsis
Sur scène, il est Suga. Dans l’ombre, il est Mulshigan. Idole mondiale, membre du légendaire groupe BTS, Yoongi mène une double vie que personne ne soupçonne. Le jour, il fait vibrer des stades entiers. La nuit, il règne sur un empire criminel bâti dans le sang, les trahisons et la survie. Personne ne connaît son visage dans la mafia. Personne ne sait que le roi de l’ombre est aussi une star adorée du monde entier. Mais lorsque Jungkook est enlevé, tout s’effondre. Les ennemis ont découvert son secret. Ils n’attaquent plus l’idole. Ils frappent ce qu’il aime. Pour sauver celui qu’il considère comme son petit frère, Yoongi est contraint de révéler le monstre qu’il cache depuis toujours. Entre affrontements meurtriers, loyautés brisées, révélations déchirantes et choix impossibles, la frontière entre l’homme, l’idole et le tueur disparaît peu à peu. Et lorsque BTS découvre la vérité… Une seule question subsiste : Peut-on aimer un monstre quand ce monstre nous a toujours protégés ? Mulshigan est une histoire de double identité, de fraternité, de sacrifice et d’amour indestructible. Un thriller émotionnel où la lumière de la scène affronte les ténèbres de la mafia.
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Chapter 1 - Le Concert & le Masque

Le stade ressemblait à une galaxie en mouvement.

Des milliers de lightsticks roses, violets, blancs, formaient des vagues de lumière qui montaient et descendaient comme une marée vivante. Les écrans géants affichaient le compte à rebours. 00:10… 00:09… À chaque chiffre, le volume des cris augmentait.

— BTS ! BTS ! BTS !

Les fans frappaient du pied, du poing, du cœur. Certaines pleuraient déjà sans savoir pourquoi. D'autres serraient des pancartes contre elles : "You never walk alone", "Min Yoongi saved me", "ARMY forever".

Dans les coulisses, l'air était plus lourd.

RM étira ses épaules en silence, concentré. Jin ajusta son micro en faisant une blague qui arracha un rire à J-Hope. Jimin vérifia une dernière fois sa tenue. V observait tout le monde avec son air absent, mais ses yeux captaient le moindre détail. Jungkook sautillait, comme un ressort qu'on n'arrivait pas à maintenir en place.

Et lui, Suga, appuyé contre le mur, écoutait le bruit du stade comme on écoute une tempête derrière une vitre.

— « Tu stresses ? » demanda Jin, en pençant la tête vers lui.

— « Non. »

Ce n'était pas un mensonge. Il ne stressait pas. L'adrénaline, il connaissait. Les cris, il connaissait. La scène, c'était facile à côté de ce qu'il affrontait quand les projecteurs s'éteignaient.

Une main tapa dans son dos.

— « Yah, hyung, t'es prêt à casser le stade ? » lança Jungkook, sourire éclatant.

— « T'occupe de tes notes, toi. »

Mais un coin de sa bouche s'était légèrement relevé.

Le staff fit signe.

— « Position ! »

Ils se mirent en place derrière le rideau noir. On entendait maintenant l'hymne national monter dans le stade, repris en chœur par des milliers de voix. Moment solennel. Instants suspendus. Même lui, habitué aux coups de feu et aux cris de douleur, sentit quelque chose se calmer dans sa poitrine.

Puis la musique de l'intro explosa.

Le rideau tomba.

La lumière les engloutit.

RM sortit en premier, pas assurés, main levée. Les hurlements montèrent d'un cran. Jin suivit, sourire tellement large qu'il semblait éclairer tout seul un quart du stade. J-Hope arriva en tournoyant, déjà en feu. Jimin entra avec ce mélange parfait de grâce et de force. V marcha dans la lumière comme s'il sortait d'un autre monde. Jungkook bondit et prit le centre, le regard brillant.

Suga s'avança en dernier.

Les caméras ne manquèrent rien : le léger plissement de ses yeux, la tension de sa mâchoire, le micro qu'il tenait presque nonchalamment. À l'écran, son visage était lisse, impeccable. La fondation cachait tout. La cicatrice n'existait pas. Pour eux, il n'était que Suga. Idole. Rappeur génial. Un des sept.

Les chansons s'enchaînèrent.

Le stade vibrait au rythme de leurs voix, de leurs pas, de leurs respirations. Quand ils s'arrêtaient, on entendait encore les fans chanter les refrains, comme si le concert ne leur appartenait plus vraiment.

Puis les lumières s'éteignirent d'un coup.

Un noir presque total.

Un silence.

Juste un battement de cœur collectif.

Une flûte traditionnelle résonna, suivie d'un beat lourd, ancien, presque royal.

Daechwita.

Le public hurla.

Les écrans s'allumèrent sur lui. Suga, seul, au centre de la scène. Mais ce n'était plus Suga. C'était Agust D. La lumière dessinait des ombres plus dures sur son visage. Son regard était tranchant. Sa bouche, une ligne froide.

Il commença à rapper.

Les mots claquaient comme des ordres. Les basses tremblaient jusque dans le sol. Les images derrière lui montraient un roi, un trône, des palais, des flammes. La foule répétait certains mots, mais il y avait dans sa voix quelque chose qu'ils ne pouvaient pas comprendre. Une rage réelle. Un passé réel.

Sur les écrans, le maquillage cachait encore la cicatrice.

Mais elle, sous la poudre, brûlait.

À la dernière note, il resta un instant immobile, poitrine soulevée par l'effort.

Puis il leva la tête.

Le stade hurla :

— Suga !

— Agust D !

— Min Yoongi !

Il inclina légèrement la tête, un salut minimal, presque froid. À côté, les autres le regardaient avec une fierté simple, sans se douter une seconde de l'autre couronne qu'il portait.

Ils quittèrent la scène sous un déluge de lumière et de bruit.

Dans le couloir, d'un coup, tout redevint plus petit. Plus étroit. Le contraste entre le vacarme du stade et le silence des coulisses fit bourdonner ses oreilles.

— « Yah, c'était insane ! » cria J-Hope en lui donnant une tape sur l'épaule.

— « Tu les as achevés, hyung, » ajouta Jungkook avec des étoiles dans les yeux.

— « On aurait dit un roi sur scène, » souffla V, pensif.

— « Un roi, ça lui va bien, » approuva Jin.

— RM hocha la tête. « Concert historique. »

Il secoua simplement la tête, comme si ça ne le touchait pas.

— « Rentrez sans moi, » dit-il soudain.

Jungkook s'arrêta, surpris.

— « Hein ? Pourquoi ? »

— « Je me sens pas très bien. Un peu de fatigue. »

RM le fixa une seconde.

— « Tu veux qu'on reste ? »

— « Non. Allez-y. »

Il força un sourire.

Ça suffit. Ils étaient habitués à ses "je vais bien" qui voulaient dire "laisse-moi tranquille". Alors ils partirent, encore pris dans le reste d'adrénaline du concert, en plaisantant dans le couloir.

Lui s'éloigna dans la direction opposée.

Plus il avançait, plus les bruits du stade diminuaient. Les posters sur les murs, les techniciens qui rangeaient, les câbles au sol… tout devint flou. Il passa une porte de service, puis une autre, jusqu'à arriver à une sortie dérobée.

L'air de la nuit lui frappa le visage.

Son expression changea.

Son regard se refroidit d'un coup, comme si quelqu'un avait soufflé sur une flamme. La fatigue disparut. Le sourire aussi. Il était redevenu ce qu'il était vraiment quand les projecteurs se coupaient.

Au bord du trottoir, une berline noire l'attendait, moteur discret. Deux hommes en costume, oreillette à l'oreille, se redressèrent dès qu'ils le virent.

Ils baissèrent la tête.

— « Mulshigan. »

Le mot claqua dans l'air, lourd, interdit.

Il monta dans la voiture sans un mot. La portière se referma, étouffant les bruits du stade derrière lui.

Sur scène, les fans criaient encore son nom.

Dans la nuit, un autre nom recommençait à vivre.

Mulshigan.